Le réseau social Snapchat a lancé lundi en France ses "shows", des vidéos au format plus long qui viennent compléter ses pages "Discover" et sont produites par d'autres médias comme France Télévisions ou Konbini. Le réseau social, qui attire un public jeune, avait annoncé en octobre aux États-Unis le lancement de séries exclusives, un nouveau produit d'appel pour contribuer à relancer cette plateforme qui a été bousculée par le lancement des "stories" sur Instagram et qui a perdu, pour la première fois, des abonnés mi-2018.
Retenir les utilisateurs plus longtemps. Ces "shows", filmés en format vertical, adaptés à un smartphone, ont aussi été lancés au cours des dernières semaines en Grande-Bretagne, Irlande et Norvège. Leur objectif : retenir les utilisateurs plus longtemps sur la plateforme, face à la concurrence de nombreuses autres applications. En France, l'accent est mis sur des formats d'actualité de 3 à 7 minutes, conçus pour "une génération habituée" à consommer des contenus courts, et les programmes de fiction pourraient venir plus tard, a expliqué lors d'une conférence de presse Emmanuel Durand, PDG de Snapchat en France, et ancien de Warner et L'Oréal.
Konbini, France TV, l'OM… Snapchat s'appuie sur des partenaires déjà présents pour la plupart dans son onglet "Discover" comme Konbini News, Tastemade, Webedia, mais a aussi établi de nouveaux partenariats avec BFMTV, M6 (Golden News), France TV Slash, MAD (groupe Figaro), le média Loopsider ou l'Olympique de Marseille. Les revenus des publicités, qui s'intercalent tous les deux ou trois messages, sont partagés "de manière équitable" entre Snapchat et les éditeurs, selon Emmanuel Durand. Ceux-ci devraient publier chacun quelques "shows" par semaine, souvent issus de programmes diffusés sur d'autres plateformes, comme "Sexy soucis" de France TV Slash, qui répond à des questions sur le sexe, ou "Salade, Tomates, Rognons" de Tastemade, où un reporter goûte des plats insolites.
Snapchat, très discret sur ses performances, revendique 13 millions d'utilisateurs quotidiens en France, dont 80% qui déclarent avoir plus de 18 ans. Ils y reviennent en moyenne 20 fois par jour, pour un total de 30 minutes d'utilisation.