L’attente était immense. Les fuites l'avaient baptisé NX, mais elle débarque finalement vendredi sous le nom de Nintendo Switch. Un "switch" (une transformation, en français) entre une console de salon et une console portable. Et pour cause, la dernière création du constructeur japonais veut satisfaire les exigences de ces deux modes de jeu. Pour nous faire un avis, nous l'avons testée sur un téléviseur ainsi que sur la tablette. Verdict après une semaine d’utilisation.
Une machine robuste et bien construite
Les avis divergent sur le design de la console. Certains le trouvent peu soigné. Pourtant, la Switch - bien que sa tablette soit noire - est particulièrement réussie avec ses "joy-cons" (le nom donné aux manettes) bleus et rouges. Ces deux coloris lui donnent un côté plus fun et plus attirant. Ces formes rondes, une fois les joy-cons placés sur les côtés de la tablette sont aussi esthétiques.
Quoi qu’il en soit, la tablette est indéniablement bien construite et donne une impression de robustesse très appréciable. On ne craint pas de l’abimer en lui accolant puis en retirant les deux manettes à de multiples reprises. Une fois que les deux joy-cons sont présents, la Switch tient bien dans les mains. Malgré sa largeur importante, elle reste tout de même agréable à utiliser. Simplement, la finesse et la fragilité assez prononcée du petit pied servant à poser l’écran de la console quand elle est utilisée sans les joy-cons pose question.
Des joy-cons déroutants, mais agréables en main
C’est peu dire que les manettes de la Switch sont compactes. Et pour cause, les deux manettes ont été pensées pour se clipper sur la tablette. Dans cette position, les joysticks intégrés de chaque côté tombent parfaitement sous les doigts et sont idéalement positionnés. Les boutons en croix, eux, sont en revanche plus difficiles à atteindre et nécessitent un temps d’adaptation avant une utilisation optimale.
Lorsqu’ils sont séparés de la console, les deux joy-cons tiennent également très bien dans la main. Là encore, les joysticks tombent parfaitement sous les pouces. Les boutons en croix sont même plus accessibles. La présence d’un bouton permettant de faire une capture d’écran d’un jeu ou de l’interface à tout moment est, elle, un plus. Dans notre cas, l’un des joy-cons, le droit, a été amené à se décharger plus rapidement que son voisin de gauche, nous laissant parfois avec une seule manette utilisable, étrange. Il est aussi possible de réunir les deux joy-cons pour créer ce qui se ressemble à une manette traditionnelle. L’accessoire, fourni avec la console, n’est pas indispensable, mais permettra à chacun de trouver son mode d’utilisation préféré.
Une interface simple et intuitive
Côté interface, l’initialisation de la console est un jeu d’enfant. Son interface l’est tout autant. Nintendo a en effet eu la bonne idée de proposer sur l’écran d’accueil une liste des jeux auxquels le joueur a joué. Une présentation qui n’est pas sans rappeler celle de la PlayStation 4 de Sony. Une rubrique regroupe également des conseils d’utilisation, une autre les captures d’écran et enfin les réglages. La navigation dans les menus fonctionne aussi bien avec les joy-cons que grâce à l’écran tactile de la tablette.
Un bonheur en mobilité
Pour ce qui est des jeux que nous avons pu essayer, The Legend of Zelda : Breath of the Wild, Just Dance 2017 et Super Bomberman notamment, ils tournent très bien sur la tablette en mobilité et ne souffrent pas du moindre ralentissement ou bug. Les graphismes, eux, sont de bonne facture. De manière générale, il est surtout agréable de pouvoir se balader avec un jeu comme Zelda dans son sac à dos sur un écran de bonne taille. C’est d’ailleurs toute la promesse de la Switch.
Si, demain, il est possible d’emporter avec soi n’importe où des titres comme Assassin’s Creed, FIFA ou Call of Duty, le pari sera pleinement réussi pour Nintendo et la console aura trouvé son usage parfait. Seule ombre au tableau, l’autonomie un peu faible dans certains cas. Difficile en effet de dépasser les trois heures de jeu à l’écart d’une prise de courant sur Zelda. D’autant que la recharge est ensuite assez longue et impossible via le port USB d’un ordinateur…
Un catalogue de jeu à étoffer
Mais pour que le pari fonctionne, Nintendo ne devra pas perdre de vue un objectif : étoffer son catalogue de jeu. Car, au-delà des trois jeux cités plus haut et de 1-2-Switch (que nous n’avons pas pu essayer), les éditeurs tiers n’ont pas encore de titres à proposer. Un peu faible tout de même. Nintendo se défend en mettant en avant la longue liste de partenaires (Ubisoft, Activision, EA et 2K notamment) qui ont promis de proposer des jeux sur la Switch. Le tout devra tout de même se confirmer…
La firme japonaise doit elle-même proposer d’ici la fin de l’année plusieurs jeux dont un deuxième opus de Splatoon, son jeu plein de couleurs avec des pistolets de peinture, et un très attendu Super Mario Odyssey dans lequel le plombier se baladera dans les rues de New York. Autrement-dit, la Switch s’adresse pour le moment quasi exclusivement aux fans de Zelda. Il y a même fort à parier que le nombre de ventes du jeu phare de Nintendo approchera celui des ventes de console, du moins dans un premier temps.
Quelques difficultés sur téléviseur
C’est sur téléviseur que les choses de gâtent pour la nouvelle console de Nintendo. Car, même si la simplicité de la bascule entre la tablette et le téléviseur grâce au dock fourni dans la boîte est exemplaire et d’une rapidité surprenante, l’affichage est nettement moins convaincant. Le problème est assez simple. Toute la puissance de la console (processeur, mémoire vive…) est embarquée dans la tablette et le dock n’est qu’un connecteur vers le téléviseur.
Et si le processeur Nvidia Tegra X1 présent dans la tablette fait parfaitement l’affaire sur l’écran de 6,2 pouces, il est quelque peu perdu sur le grand écran d’un téléviseur alors que ce dernier demande nettement plus de puissance. Résultat, on constate régulièrement quelques ralentissements ou des soucis d’affichage. Les graphismes, eux, sont moins convaincants et moins nets que sur tablette. Et si le problème n’est pas dramatique et loin d’empêcher le jeu il pourrait se régler définitivement en proposant un dock avec un processeur intégré.
La Nintendo Switch est commercialisée à partir du 3 mars à partir de 299 euros. Deux déclinaisons, l’une avec des joy-cons gris, l’autre avec des joy-cons bleus et rouges, seront disponibles.