C'est une étape majeure dans la viande de culture. Jusqu’ici, on n’arrivait à faire que de la viande hachée, des nuggets ou de la chair à saucisse. Mais, pour la première fois, un laboratoire isréalien, Aleph Farms, vient de créer une véritable entrecôte, sans tuer ni blesser d’animal. Cela pourrait tout changer. C’est un steak, épais avec le gras, les nerfs, les fibres du muscle et toute la texture d’un véritable morceau de viande, comme chez le boucher. Sauf qu’il a été cultivé en laboratoire avec une technique de bio-impression de cellules de bœuf.
Cela signifie qu’on pourra imprimer n’importe quel morceau (bavette, faux-filet, onglet…). On pourra aussi contrôler la saveur, si l’on préfère de la Charolaise ou de l’Aubrac. Si les produits authentiques ont été plébiscités lors de l'année écoulée, il y a aussi de plus en plus de Français (40%) qui deviennent flexitariens, c’est-à-dire qui cherchent à manger moins de viande. Et ils ont été les premiers à se précipiter sur les steaks végétaux, qui ne sont pourtant qu’un assemblage chimique de protéines aromatisées.
Baisse progressive des prix ?
Il est aussi vrai que, jusqu’ici, la viande de culture ne ressemblait pas à de la viande, mais plutôt à une espèce de bouillie de cellules. Il était donc important de reproduire, non seulement le goût, mais aussi l’aspect d’un morceau de viande. C’est pourquoi cette technique pourrait tout changer.
Cette entrecôte de culture coûte pourtant très cher : autour de 80 euros le kilo. Dans un premier temps, le laboratoire va cibler les morceaux d’exception : du bœuf de Kobe moins cher, par exemple, ou une araignée de 2 kg, le morceau favori des bouchers. D’après leurs calculs, il faudra encore attendre trois ans pour arriver à parité de prix avec la viande d’élevage.