Depuis l'édition 2006, la Coupe du monde n'est plus ouverte par le vainqueur sortant mais par le pays hôte. C'est donc à la Russie que revient l'honneur, jeudi, de disputer le premier match de cette 21ème édition du Mondial. Le tirage au sort lui a donné comme adversaire l'Arabie saoudite pour une affiche inédite en Coupe du monde. Europe1.fr fait les présentations.
Les deux moins bonnes équipes sur le papier. Le match d'ouverture va opposer les deux moins bonnes équipes de ce Mondial. Il ne s'agit pas d'un jugement hâtif mais d'un fait mathématique. La Russie et l'Arabie saoudite sont en effet les deux pays les moins bien lotis au classement Fifa, calculé sur les résultats des quatre dernières années. Les Faucons pointent au 67ème rang alors que le pays hôte, lui, n'apparaît qu'à la 70ème place. Ce classement Fifa, sponsorisé par une célèbre marque de boisson gazeuse, est actuellement mené par l'Allemagne, devant le Brésil et la Belgique. La France est 7ème.
Sept matches sans victoire pour la Russie. "Pourquoi allons-nous gagner demain ? Parce que nous le voulons", a lancé le sélectionneur de la Russie, Stanislav Tchertchessov. Est-ce à dire que la "Sbornaya", comme on surnomme l'équipe nationale russe, ne le voulait pas lors de ses récents matches amicaux ? Parce qu'elle n'a pas gagné un seul de ses sept derniers matches de préparation. Son dernier succès remonte au 7 octobre 2017, face à la Corée du Sud (4-2). Depuis, il y a eu des revers face à l'Argentine, le Brésil, la France et l'Autriche, et des matches nuls contre l'Iran, l'Espagne et la Turquie. "J'ai le sentiment que, pour le match contre l'Arabie saoudite, tout se passera comme il le faut", a pourtant insisté le sélectionneur. Alors, ça va.
Un huitième à zéro pour l'Arabie saoudite. Une des deux équipes a déjà disputé un huitième de finale en Coupe du monde. Et ce n'est pas forcément celle que l'on croit. En effet, seule l'Arabie saoudite a réussi cette performance, à l'occasion de la Coupe du monde 1994. Les Verts avaient alors été battus (3-1) par la Suède, future troisième. Pour la Russie, ce fut niet lors de ses trois précédentes participations, qui se sont toutes soldées par une élimination au premier tour, en 1994, 2002 et 2014, alors que son ancêtre, l'URSS, avait atteint les huitièmes une fois, les quarts trois fois et même une fois les demi-finales, en 1966, où elle avait chuté face à la RFA. Une tout autre époque, donc.
Al-Sahlawi, buteur en cale sèche. Le Polonais Robert Lewandowski n'est pas le seul joueur à avoir terminé les éliminatoires de la Coupe du monde avec la bagatelle de 16 buts inscrits. C'est le cas également de l'avant-centre de l'Arabie saoudite, Mohammad al-Sahlawi, dans la zone Asie. Problème, celui qui avait notamment signé un quintuplé contre le Timor oriental (10-0) n'a plus trouvé le chemin des filets depuis plus d'un an. Son dernier but remonte au 8 juin 2017 face à l'Australie (3-2), et depuis, il aligne les performances décevantes. À tel point que sons statut de titulaire fait débat dans le royaume.
Une affiche connotée politiquement. L'Ukraine ou les États-Unis n'étant pas qualifiés, la Russie s'est évité de "chaudes" rencontres politiques lors de ce Mondial à domicile. La "réception" de l'Arabie saoudite en ouverture de cette Coupe du monde symbolise au contraire le réchauffement diplomatique entre les deux pays, longtemps rivaux dans les régions du Proche et du Moyen-Orient. En octobre dernier, Salmane ben Abdelaziz Al Saoud a été le premier roi d'Arabie saoudite - allié traditionnel des États-Unis - à se rendre en Russie, esquissant un rapprochement stratégique avec Vladimir Poutine, sur fond d'intérêts pétroliers communs. Mais, jeudi, sur le terrain, la Russie et l'Arabie saoudite seront à nouveau adversaires…