Guerre en Ukraine : que faut-il attendre des discussions sur un cessez-le-feu ?
Les négociations pour un cessez-le-feu entre l'Ukraine et la Russie doivent reprendre lundi en Arabie Saoudite. Cet échange aura lieu via l'intermédiaire des Américains. "Nous espérons réaliser des progrès avec ces discussions", affirme l'un des négociateurs du Kremlin. Que faut-il attendre de ces pourparlers ?
Ce lundi, la Russie et l'Ukraine doivent entamer en Arabie Saoudite des négociations pour un cessez-le-feu. Des discussions possibles grâce aux Américains qui seront l'intermédiaire de ces pourparlers. Que faut-il attendre de cet échange ?
“Nous sommes dans un état d’esprit combatif et constructif"
Que ce soit du côté des Ukrainiens, des Russes ou des Américains, tous espèrent que ces discussions feront avancer la situation vers un cessez-le-feu. “Nous sommes dans un état d’esprit combatif et constructif. Nous espérons réaliser des progrès avec ces discussions. Il sera difficile de traiter tous les sujets à l’ordre du jour, mais nous partons du principe que nous devons en résoudre au moins quelques-uns", explique Grigori Karassine, l’un des deux négociateurs du Kremlin, interrogé par la chaîne de télévision russe Zvezda.
Les Ukrainiens souhaitent obtenir des garanties de sécurité, notamment sur ces installations énergétiques. Un cessez-le-feu aérien sur ces sites sensibles a déjà été mis en place cette semaine. Pour aller plus loin, Donald Trump propose par exemple que les États-Unis deviennent propriétaires des centrales électriques et nucléaires du pays.
Ensuite, il sera question d'un cessez-le-feu maritime en mer Noire : "Est-ce que les navires pourront circuler librement ?", s'interroge Patrick Martin-Genier, spécialiste des questions européennes internationales. "Est-ce que le cessez-le-feu comprend l'arrêt de toute intervention maritime ? Est-ce que les Américains vont donner des garanties de sécurité à l'Ukraine ? Tout cela reste encore très flou".
Les États-Unis proches de la position Russe ?
De son côté, la Russie va chercher à conserver les territoires annexés depuis le début de la guerre, comme l'avait déjà exprimé l'émissaire américain, Steve Witkoff : “Je pense que le principal problème dans ce conflit, c'est la question de ces quatre régions, le Donbass, la Crimée et il y en a deux autres. Là-bas, ils parlent Russes, il y a eu des référendums, lors desquels l’immense majorité de population a indiqué vouloir être sous autorité Russe. Je pense que trancher ce problème sera la clef pour mettre fin à ce conflit", assure-t-il.
Ce sujet est le plus tendu, estime Régis Le Sommier, grand reporter et spécialiste de la région : "Les Russes demanderaient l'intégralité des frontières administratives de ces oblasts. Ce qui signifierait que si les Ukrainiens acceptent, qu'ils se retirent et qu'ils perdent encore davantage de terres. Donc les négociations vont être extrêmement serrées pour obtenir un cessez-le-feu définitif s'il y en a un. On en est à mon avis encore loin".
Pourtant, les Américains veulent aller vite. L'administration Trump a déjà annoncé vouloir conclure un accord de cessez-le-feu d'ici Pâques, soit le 20 avril prochain.
