BeIN Sports a annoncé qu'elle allait retransmettre gratuitement 22 matches des équipes arabes engagées pour la Coupe du Monde 2018, en Russie. Le Maroc, la Tunisie, l'Arabie saoudite et l'Egypte vont bénéficier de ce généreux cadeau de la chaîne sportive qatariene. Mais derrière le ballon rond se cache surtout un conflit diplomatique.
Un piratage qui coûte cher. "BeoutQ". Derrière ce nom, détournement du nom "beIN Sports", se cache une chaîne de télévision pirate. Et à quelques semaines de la Coupe du Monde 2018, elle inquiète beaucoup le groupe qatarien, qui possède les droits de diffusion des 64 matches du Mondial. BeoutQ s'apprête en effet à diffuser l'intégralité des matches dans les pays du monde arabe, en détournant le signal de BeIN et donc, sans rien régler financièrement à la chaîne qatarie.
L'Arabie saoudite est soupçonnée de se cacher derrière cette opération, alors que le Qatar et elle ont rompu leurs relations diplomatiques depuis le 5 juin 2017. "Le signal piraté est transmis par le fournisseur de satellites basé à Riyad, Arabsat, dont le principal actionnaire est le royaume d’Arabie saoudite", a expliqué, il y a quelques jours, Tom Keaveny, directeur général de BeIN Sports. La chaîne qatarienne a déboursé près de 200 millions d'euros pour démasquer les hackers et stopper le piratage. En vain.
Une diffusion gratuite par défaut. Devant l'impossibilité de l'empêcher, BeIN Sports s'est fait une raison. La chaîne va tenter de sauver les pots cassés. Pour contourner, en partie, la diffusion illégale de BeoutQ, BeIN Sports va diffuser gratuitement les matches des pays arabes qualifiés pour la Coupe du Monde dans les quatre pays concernés, à savoir le Maroc, la Tunisie, l'Egypte et... l'Arabie saoudite. Pour rappel, en France, BeIN Sports diffusera l'intégralité de la compétition et de ses 64 matches. La chaîne TF1 proposera, quant à elle, les 28 meilleures rencontres en clair, dont les matches de l'équipe de France.