L’équipe de France est attendue. Les Bleus disputent samedi leur premier match de la Coupe du monde, contre l’Australie. Comme à chaque compétition officielle, les débuts des Tricolores vont être scrutés avec attention. "Le premier match est le plus difficile. Tu t’entraînes comme un malade, tu fais des matches amicaux, mais tu ne sais pas comment tu te situes par rapport à la concurrence", avoue le champion du monde 98 Bixente Lizarazu, interrogé par Europe 1. Mais gagner le premier match d’une Coupe du monde, est-ce si important ?
"Ce premier match est capital". Les champions du monde 98 sont unanimes : le premier match est capital pour la suite de la compétition. "Tu as beaucoup de doutes. Une fois que ça se passe bien, ce qui a été notre cas contre l’Afrique du Sud (victoire 3-0), ça te donne confiance. Ce premier match est capital. Il faut le gagner et avoir de bonnes sensations", poursuit Bixente Lizarazu.
A l’inverse, une défaite d’entrée peut être catastrophique. "C’est super important. On l’a vu en 2002 quand on avait perdu contre le Sénégal (défaite 1-0, puis élimination dès le premier tour). Quand on commence la phase de poules avec trois équipes, tu as droit à un seul joker. Il vaut mieux ne pas le perdre", ajoute Emmanuel Petit.
Les Bleus ont effectivement mieux réussi en Coupe du monde en gagnant leur premier match. Ainsi, ils ont atteint les demi-finales en 1958 et en 1986, et les quarts en 1938 et en 2014, après une victoire lors de leur entrée en lice.
Un nul ou une défaite et aller loin ? C’est possible. Pour autant, ne pas gagner le premier match ne signifie pas qu’il est impossible de réussir sa compétition. En 1982, les Bleus de Platini avaient bien mal débuté, avec une défaite contre l’Angleterre (3-1). Moins d’un mois plus tard, ils s’inclinaient en demi-finales contre l’Allemagne aux tirs au but (3-3, 5-4 t.a.b.) après une rencontre entrée dans la légende.
En 2006, l’équipe de France de Zinédine Zidane avait également inquiété les fans comme les observateurs avec un match nul poussif contre la Suisse (0-0). La suite : un parcours exceptionnel, avec des victoires contre l’Espagne, le Brésil et le Portugal, avant une cruelle défaite en finale contre l’Italie (1-1, 5-3 t.a.b.). Et en 2010, la "Roja" avait même été sacrée championne du monde en dépit d'un revers d’entrée contre la Suisse (1-0).
Malgré ces exceptions, mieux vaut, évidemment, commencer par une victoire. "Je n’ai pas de secrets, on n’en avait pas. On a fait comme on a pu", témoigne Lizarazu. "Franchement, on avait la pression. Je ne vais pas vous dire que c’était facile !"