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Louise Sallé / Crédit photo : AFP/Eric Piermont
À l’occasion du Salon de l’agriculture, "Axa Climate", filiale de l’assureur Axa chargée de modéliser l'impact du changement climatique afin de faire évoluer les modèles assurantiels en agriculture, publie ce mardi un rapport avec SEMAE. Il détaille notamment comment les semences seront exposées au réchauffement climatique à l'avenir. 

Un bouleversement d'ici 2050. Les semences sont des graines produites sur notre territoire qui n'ont pas vocation à être consommées, puisqu’elles sont destinées à être vendues aux agriculteurs pour ensemencer leurs cultures. La France est ainsi le premier pays producteur européen, et le premier exportateur mondial de semences… Une culture essentielle, à la base de notre souveraineté alimentaire.

Cette étude, publiée ce mardi par SEMAE, l’interprofession des semences et plants, détaille ainsi comment toutes les semences (blé, maïs, carottes, pommes de terre…), sans exception, seront exposées aux très fortes chaleurs et aux faibles précipitations d’ici 2050. Pour la filière, il n'y a pas d’autres solutions que de s’adapter au réchauffement climatique. 

Pois-chiches, lentilles et haricots rouges

Pour espérer obtenir des semences plus résistantes à la sécheresse et aux températures extrêmes, le rapport recommande de planter des pois chiches dans le sud-est de la France, mais aussi de multiplier les cultures de lentilles et de haricots rouges. 

"Le trèfle, qui permet de nourrir le bétail, est actuellement produit dans le Jura, le Cher et dans l'Indre", détaille Antoine Denoix, PDG d'Axa Climate. "On considère qu’il va falloir en produire beaucoup plus au nord dans les prochaines années, jusque dans les Ardennes, à l'horizon 2030-2050", poursuit-il.

Du maïs au Nord et du tournesol en Bretagne

"Pour le maïs qui est largement cultivé dans le Sud-Ouest, on peut s'attendre à des semences de maïs davantage situées dans le nord de la France, voire au nord de Paris à l'horizon 2050", ajoute Antoine Denoix. Les Côtes d'Armor, qui auront moins de pluie, deviendront propices à la culture du tournesol. Et dans l’Aude, ce sera du colza.

Pour le maïs, cependant, le déplacer plus au nord ne suffira pas. Il faudra également changer les pratiques agricoles. "On plante habituellement le maïs fin avril, mais on est en train de se dire qu'on devra le faire fin mars, de manière à éviter les températures trop chaudes l'été", reprend le PDG d’Axa Climate. Les techniques d’irrigation sur le mode du "goutte à goutte" et une meilleure qualité des sols, peuvent également améliorer les rendements. 

Toutes ces semences, produites en France, sont en partie exportées. C'est d'ailleurs pour cette raison que l'adaptation de la filière constitue un enjeu économique important. Cette manne financière vaut en effet de l’or à l’étranger puisqu'elle a rapporté au pays plus de deux milliards d’euros en 2023.