Les prélèvements effectués à la surface près de Monaco ne laissent que peu de place à l'ambiguïté. Avec une température de 30 degrés à la surface - alors que la normale se situe autour de 26 -, l'eau de la Méditerranée est incontestablement trop chaude. Un constat qui ne fait que confirmer la tendance observée ces dernières années, "surtout sur la couche située entre 0 et 30 mètres", précise Alexis Rosenfeld, photographe et explorateur pour l'Unesco.
Une bien mauvaise nouvelle pour les algues et les animaux marins. "C'est une évolution assez inquiétante parce que c'est vrai, dans cette zone-là il y a deux ans, on a eu une très grande mortalité de gorgones en Méditerranée", éclaire Alexis Rosenfeld qui fait le parallèle avec le milieu forestier. "À partir du moment où il y a une température qui dépasse celle qui est acceptée par les espèces, ce qui est le cas actuellement sur ces forêts de gorgones, c'est un peu comme en forêt. Lorsque celle-ci est détruite, tous les habitants disparaissent".
Une incidence sur le tourisme et la pêche
Et la liste des conséquences néfastes est longue. "Cela a une incidence sur la pêche artisanale, sur le tourisme, sur les centres de plongée aussi. C'est quelque chose de gravissime pour les écosystèmes", énumère Alexis Rosenfeld.
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L'année dernière, Thibault Guinaldo, chercheur en océanographie pour Météo-France, expliquait sur Europe 1 les causes du phénomène. "Il y a déjà la hausse des températures due au réchauffement climatique et là-dessus, on va avoir des conditions atmosphériques très chaudes, peu de vent. Le fait qu'il y ait peu de vent provoque peu de brassage. Tous les processus océaniques qui normalement viennent refroidir les températures de surface sont totalement inhibés". Le week-end s'annonce d'ailleurs particulièrement chaud dans l'Hexagone. Six départements sont placés en vigilance orange canicule vendredi dans le sud de la France et le mercure pourrait atteindre, localement, la barre des 40 degrés.