La vigilance rouge "crues" a été levée vendredi matin dans le Pas-de-Calais où la décrue se poursuit et où les opérations de pompage doivent commencer, après un second épisode d'inondations hors normes en moins de deux mois, qui a durement éprouvé les habitants. Ce département restait classé en vigilance orange "crues" par l'organisme de surveillance Vigicrues, ainsi que le Nord, les Ardennes et la Meuse.
"L'amélioration sera lente"
Sur le fleuve côtier Aa, qui était en vigilance rouge depuis mardi, "les précipitations de ce jour ne devraient pas impacter notablement la décrue" entamée durant la nuit de mercredi à jeudi, selon Vigicrues. Les sols sont toujours gorgés d'eau après les pluies record de l'automne, et de nombreuses zones sont toujours immergées. "Le niveau de l'eau a bien baissé, on peut circuler dans le centre, mais c'est toujours la catastrophe", a indiqué vendredi à l'AFP Jean-Christophe Castelain, adjoint au maire de Blendecques, déjà touchée par les crues de l'Aa en novembre puis de nouveau en janvier. "La rivière a suffisamment baissé pour que les pompiers entament aujourd'hui de grosses opérations de pompage pour évacuer les quartiers en cuvettes, toujours inondés".
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Le président de l'organisme intercommunal chargé des canaux drainant cette zone, Bernard Ringot, également maire de Gravelines, souligne que "l'amélioration sera lente, malgré l'accalmie au niveau des précipitations, en raison des très mauvaises conditions d'évacuation à la mer". Huit pompes envoyées par les Pays-Bas, la République tchèque et la Slovaquie dans le cadre du mécanisme de protection civile de l'Union européenne doivent commencer à fonctionner vendredi, a indiqué la sécurité civile à l'AFP.
La veille, quatre pompes de la sécurité civile ont été installées dans le secteur de Mardyck (Nord), sur le littoral. Les inondations qui ont touché la France ces derniers jours ont coûté la vie à un septuagénaire retrouvé dans sa voiture immergée mercredi en Loire-Atlantique, et une conductrice a été hospitalisée jeudi matin dans les Ardennes après avoir été piégée par l'eau dans son véhicule.
Pas d'eau potable
Dans le Pas-de-Calais, 500 foyers restent privés d'électricité et 2.100 habitants d'accès à l'eau potable, selon la préfecture. Depuis mardi, 710 évacuations ont été organisées, avait précisé la préfecture dans un communiqué jeudi soir, ajoutant que 2.000 maisons, 43 commerces et 14 entreprises sont touchées. Le président de l'Association des maires de France (AMF, David Lisnard, maire LR de Cannes), a appelé à "une mobilisation au plus haut niveau entre les maires, les présidents d'intercommunalités et l'exécutif", avec un Français sur quatre et un emploi sur trois concernés par le risque de débordement de cours d'eau.
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Le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, a promis lors d'une visite dans le Pas de Calais, jeudi, des "réponses exceptionnelles", évoquant la possibilité de ne pas demander de nouveaux dossiers pour classer en catastrophe naturelle les communes déjà touchées. Outre le fonds d'urgence de 50 millions d'euros annoncé après deux semaines de crues historiques qui ont fait quatre blessés et d'importants dégâts en novembre, "on devra évidemment rehausser notre niveau de soutien", a-t-il ajouté.
Il s'est rendu avec le porte-parole du gouvernement Olivier Véran à Thérouanne, commune de 1.200 habitants envahie par les eaux pour la deuxième fois depuis novembre, où de nombreuses habitations, des entreprises et le collège ont été envahis par les eaux. S'ils constituent des phénomènes naturels, les inondations, cyclones et sécheresses peuvent être amplifiés par le réchauffement climatique généré par les activités humaines.