Le secrétaire d'État à la Mer, Hervé Berville, a annoncé vendredi un "plan de transition énergétique de la flotte de pêche", prévoyant une "réduction à la pompe de 13 centimes par litre" prise en charge par TotalEnergies, devant les assises de la pêche à Nice. "Le verdissement du carburant aura pour premier bénéfice une réduction à la pompe de 13 centimes (par litre) pour tous les navires de pêche, tant que les prix seront élevés", a déclaré Hervé Berville, sans préciser le calendrier de mise en œuvre de cette mesure.
>> LIRE AUSSI - «Je ne sais pas comment on va faire» : les pêcheurs inquiets à l'idée de voir leur ristourne carburant supprimée
"Le compte n'y est pas"
Avant même la fin de son discours, les pêcheurs ont quitté la salle en silence, le président du comité national des pêches Olivier le Nezet estimant que "le compte n'y est pas". A la tribune, où la profession avait dénoncé la veille le "désengagement" de l'État, Hervé Berville a détaillé ce "plan de transition énergétique de la flotte qui doit être un véritable partenariat public-privé avec trois piliers" : le "verdissement du carburant maritime", la "réduction de la dépendance de nos navires au pétrole" et "l'adaptation des infrastructures portuaires".
"Sur le premier point, nous travaillons depuis plusieurs mois au verdissement du carburant maritime. Avec le PDG du groupe TotalEnergies nous nous sommes mis d'accord, pour que le gazole pêche soit plus vert en incorporant une part importante de biocarburant", a-t-il indiqué. Selon le cabinet du ministre, l'énergéticien assure "les deux tiers de la vente du carburant marin" en France, et le biocarburant qui doit être incorporé à hauteur de 7,5% est "disponible".
La "déception" des pêcheurs
Cette adjonction "ne nécessite pas d'adaptation des moteurs" des navires, mais "nécessite des investissements dans les stations", a-t-on précisé de mêmes sources. Pour les pêcheurs, qui attendaient une réponse rapide face au "cataclysme" vécu par la filière du fait du coût des carburants, c'est "la déception".
"Nous allons devoir nous expliquer avec le ministre et surtout, lui va devoir nous expliquer son plan, qui aujourd'hui n'en est pas un. Les 13 centimes ne permettront pas aux entreprises de continuer leur activité", a déclaré Olivier le Nezet devant la presse.