"On est rassuré que la science et la raison l'aient emporté aujourd'hui dans l'hémicycle", a déclaré à l'AFP une porte-parole du groupe SEB très mobilisé depuis la semaine dernière pour échapper à toute interdiction des PFAS dans ses produits, notamment ses poêles, qui en consomment dans une écrasante majorité pour leur revêtement anti-adhésif.
>> À LIRE AUSSI - L'Assemblée nationale adopte une loi pour limiter la diffusion des polluants éternels
"On remercie nos salariés, les organisations syndicales, les élus locaux et nos clients de nous avoir soutenus", a ajouté la direction, qui avait évoqué "une menace très directe" vis-à-vis des 3.000 emplois des usines SEB de Rumilly (Haute-Savoie) et Tournus (Haute-Saône).
Un regret persiste
Le groupe a également remercié "les députés et le gouvernement et son représentant aujourd'hui dans l'hémicycle (le ministre de l'Industrie Roland Lescure, ndlr), "d'avoir su faire en sorte que la raison et la science l'emportent". Seul regret du groupe, vis-à-vis des autres familles d'industriels : "que finalement l'article 1 n'ait pas été supprimé dans sa totalité, ce qui aurait été logique".
>> À LIRE AUSSI - Polluants éternels : emballages, casserole, vêtements... Peut-on remplacer les irremplaçables PFAS ?
L'article principal du texte présenté par l'écologiste Nicolas Thierry, voté jeudi en première lecture, prévoit d'interdire à partir du 1er janvier 2026 la fabrication, l'importation et la vente de tout produit cosmétique, produit de fart (pour les skis) ou produit textile d'habillement contenant des substances per- et polyfluoroalkylées, à l'exception des vêtements de protection pour les professionnels de la sécurité et de la sécurité civile.
L'ensemble des textiles concernés par le projet de loi
L'ensemble des textiles seront concernés par l'interdiction à compter du 1er janvier 2030. L'application de l'interdiction aux ustensiles de cuisine, initialement prévue dans le texte, a été supprimée par les députés en séance, plusieurs élus RN, LR et de la majorité se montrant sensibles aux arguments des fabricants concernant les risques pour l'emploi.
Les substances per- et polyfluoroalkylées, ou PFAS, utilisées dans l'industrie chimique, s'accumulent avec le temps dans l'air, le sol, les eaux des rivières, la nourriture et jusqu'au corps humain, d'où leur surnom de "polluants éternels".