Les images sont restées gravées dans la mémoire de tous les Français présents devant leur télévision ce jour-là. Le 26 décembre 1994, le GIGN donne l’assaut sur le tarmac de l’aéroport de Marignane et libère 172 otages retenus par le GIA (Groupe Armé Islamiste). L’épilogue d’une prise d’otages longue de 54 heures, qui reste encore aujourd’hui comme le principal fait d’armes du groupe d’élite de la Gendarmerie nationale.
Début de la prise d’otages à Alger
Tout commence la veille, le 25 décembre 1994 à Alger. Quatre terroristes du GIA pénètrent à bord d’un vol Air France juste avant son décollage, en se faisant passer pour des policiers. Ils prennent le contrôle de l’avion et demandent à la tour de contrôle de faire enlever les passerelles d’embarquement pour pouvoir décoller. Face au refus des autorités algériennes, ils exécutent alors deux otages, un policier algérien et un ressortissant vietnamien. D’autres otages sont eux libérés en signe de "bonne foi".
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Puis, quelques heures plus tard, ils tuent un employé français de l’ambassade de France à Alger. Sous la pression de Paris, le gouvernement algérien, accepte finalement de laisser s’envoler l’avion vers la France. L’appareil atterrit à Marseille, faute de carburant suffisant pour atteindre la capitale. C’est là que l’attendent les hommes du GIGN, mobilisés dès le début de la prise d’otages.
Un assaut d’une rare violence
Après plusieurs heures de négociations, le GIGN décide de donner l’assaut. À 17H12, trois équipes du GIGN entrent dans l’avion. Deux d’entre elles s’engouffrent par les portes arrière pour évacuer les otages, tandis que la dernière s’engage à l’avant de l’avion, au plus près des terroristes réfugiés dans le cockpit. Pendant quinze minutes, les balles pleuvent, les grenades explosent. Un copilote se jette par le hublot pour éviter les tirs, avant de s’enfuir, la jambe brisée par sa chute.
Au terme d’un combat sanglant, les quatre terroristes sont finalement abattus. Neuf membres du GIGN sont blessés pendant l’assaut, mais tous les otages sont évacués indemnes. Les gendarmes seront félicités dans la foulée par le ministre de l’Intérieur Charles Pasqua et le Premier ministre Edouard Balladur. Des félicitations méritées car l’assaut de Marignane reste encore aujourd’hui, le principal fait d’armes du GIGN.