Son agression le 12 août dernier avait choqué bien au-delà de son quartier de la Viste, au nord de Marseille. Une médecin rouée de coups par deux femmes, après son refus de délivrer une ordonnance pour une personne qui n’était pas présente au cabinet lors de la consultation. Elle avait obtenu quatre jours d'ITT. Le procès se tient ce jeudi matin au tribunal judiciaire de Marseille. Malgré une manifestation de soutien, la doctoresse a quitté définitivement le cabinet.
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"On a besoin de médecins"
Elle ne sera restée en poste qu'un mois et demi. À la porte du cabinet médical, la plaque de la médecin a été retirée. Son associé, Saïd Ouichou, reste donc seul face à une salle d'attente bondée. "Ça fait deux semaines. L'agression a été violente, elle a eu du mal à s'en remettre", glisse-t-il.
Les patients du quartier regrettent amèrement son départ. "C'est choquant. On a besoin de médecins et là, on s'en prive pour des actes comme ça qui ne devraient pas exister", lance une patiente. D'autant que le docteur Ouichou ne trouve toujours pas de remplaçant et qu'il est obligé aujourd'hui de sécuriser son cabinet médical. "Ici, il y a des caméras. Bientôt, une société va m'installer un système d'alarme et un bouton de sécurité que je vais avoir sur moi en permanence quand je travaille en cas d'agression. On en est là", déplore-t-il.
"L'un deux est parti à la maison chercher une kalachnikov"
Autre quartier, autre salle d'attente pleine à craquer et même problématique à la Maison de santé de Malpassé où le docteur Hadiji Slim et ses associés doivent composer avec la violence de certains patients. "Malheureusement, mon associé avait subi une agression. Il devait s'interposer entre deux patients et l'un deux est parti à la maison chercher une kalachnikov et il a essayé de tuer l'autre personne", raconte-t-il. Profondément traumatisé, ce médecin s'arrêtera d'exercer pendant six mois et ne reprendra jamais ses consultations dans ce quartier. En France, les derniers chiffres publiés en 2022 faisaient déjà état d’une hausse de 23% des violences sur les médecins.