Le commissaire divisionnaire de l’IGPN se présente, ce jeudi, devant la cour d'assises de Seine-Saint-Denis pour l'interpellation violente, en 2017, à Aulnay-sous-Bois, de Théo Luhaka, un jeune homme de 28 ans. Les faits remontent au 2 février 2017, Théo est contrôlé par trois policiers d’Aulnay-sous-Bois. Mais le ton monte rapidement entre les quatre hommes. L’interpellation du jeune homme, alors âgé de 22 ans, est violente. Un des policiers perfore la zone rectale de la victime avec sa matraque.
Ce jeudi à la barre, les yeux cernés, le commissaire divisionnaire de l’IGPN revient sur ce moment marquant de sa carrière : "Quand on me parle d’un viol collectif sur un jeune de cité, j’ai d’abord cru à un bizutage parce que je venais d’arriver dans le service", se remémore-t-il sourire en coin. Puis l’enquête progresse, les témoignages se confrontent.
"Le policier semblait sincère"
Le sérieux revenu, le commissaire divisionnaire s’interrompt quelques secondes. Puis, il déclare d’une voix assurée : "L’élément clé dans cette enquête, c’est la vidéosurveillance".
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Il revient sur les versions opposées. D’un côté celle de Théo Luhaka qui dit avoir reçu des coups de pied volontaires et ce coup de matraque. De l’autre, celle du policier qui lui réfute toute violence et dit ne pas se souvenir de ce coup de matraque. "Le policier semblait sincère", assure l’enquêteur de l’IGPN.
Finalement, le viol est écarté grâce à la vidéosurveillance. Le caractère violent de l’interpellation, notamment dû à la résistance de la victime, est toutefois retenu. Pour ces violences aggravées, qui ont causé des dommages irréversibles sur Théo Luhaka, le principal accusé encourt jusqu’à 15 ans de prison.