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William Molinié / Crédits photo : SAMEER AL-DOUMY / NURPHOTO / NURPHOTO VIA AFP , modifié à
Le procès d’un casse inédit vient de s’ouvrir devant le tribunal judiciaire de Paris, celui de la banque Milleis près des Champs-Élysées en janvier 2019. C’est une des enquêtes phares de la célèbre brigade de répression du banditisme, la BRB de Paris. Une histoire rocambolesque, où banquier véreux, bandits et escrocs ont imaginé un scénario digne d’un polar avant de disparaître dans la nature.

C’est un vol de banque à l’ancienne. Le genre de ceux qui fascinent autant les voyous que les policiers. Le 22 janvier 2019, il est 8h30 sur le rond-point des Champs-Élysées quand le directeur de l’agence de la banque Milleis est braqué par un homme cagoulé. Ce dernier le force à entrer dans la banque et pose autour de sa taille une ceinture explosive, ou plutôt une ceinture factice, car les enquêteurs finiront par comprendre que le banquier lui-même est le complice du malfaiteur.

Un cinquième suspect toujours en fuite 

Pendant trois heures, ni vu ni connu, le braqueur rejoint par deux comparses vont vider 68 coffres au sous-sol. Le casse a été minutieusement préparé. Les alarmes, les caméras ont été neutralisées et les traces nettoyées. Surtout, les malfaiteurs ont pris le soin de ramasser au préalable des cheveux dans un salon de coiffure et de les disséminer dans la salle des coffres pour orienter les policiers vers d’autres ADN.

Le préjudice n’a pas pu être estimé précisément, car une vingtaine de victimes, la plupart de riches investisseurs étrangers, n’ont pas porté plainte. On parle là de plusieurs dizaines de millions d’euros. Les enquêteurs ont suivi, en vain, la piste du magot jusqu’en Colombie. Quatre suspects ont été interpellés dont le banquier véreux et le braqueur, surnommé Musclor. Un cinquième court toujours, un escroc de haut vol bien connu de la police. Il est aujourd’hui en fuite, peut-être avec le butin.