C’est un vol de banque à l’ancienne. Le genre de ceux qui fascinent autant les voyous que les policiers. Le 22 janvier 2019, il est 8h30 sur le rond-point des Champs-Élysées quand le directeur de l’agence de la banque Milleis est braqué par un homme cagoulé. Ce dernier le force à entrer dans la banque et pose autour de sa taille une ceinture explosive, ou plutôt une ceinture factice, car les enquêteurs finiront par comprendre que le banquier lui-même est le complice du malfaiteur.
Un cinquième suspect toujours en fuite
Pendant trois heures, ni vu ni connu, le braqueur rejoint par deux comparses vont vider 68 coffres au sous-sol. Le casse a été minutieusement préparé. Les alarmes, les caméras ont été neutralisées et les traces nettoyées. Surtout, les malfaiteurs ont pris le soin de ramasser au préalable des cheveux dans un salon de coiffure et de les disséminer dans la salle des coffres pour orienter les policiers vers d’autres ADN.
Le préjudice n’a pas pu être estimé précisément, car une vingtaine de victimes, la plupart de riches investisseurs étrangers, n’ont pas porté plainte. On parle là de plusieurs dizaines de millions d’euros. Les enquêteurs ont suivi, en vain, la piste du magot jusqu’en Colombie. Quatre suspects ont été interpellés dont le banquier véreux et le braqueur, surnommé Musclor. Un cinquième court toujours, un escroc de haut vol bien connu de la police. Il est aujourd’hui en fuite, peut-être avec le butin.