Deux femmes dirigeant une association liée à l'univers médiéval ont été mises en examen mi-janvier à Tulle pour des viols aggravés et agressions sexuelles aggravées sur mineurs de plus de 15 ans sur fond de dérive sectaire, a-t-on appris auprès du parquet. À la suite d'un signalement de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), des investigations ont été menées à l'encontre de "La Gente Estrange". Cette association centrée sur l'univers médiéval propose sur son site Internet des combats en armure ou tenues folkloriques, des spectacles et de l'artisanat (travail du cuir, tannage, créations de bijou).
Deux membres actives de l'association, âgées d'une trentaine et d'une quarantaine d'années, sont suspectées d'avoir exercé un "phénomène d'emprise sur les victimes, mis en œuvre, notamment pour récolter de l'argent", selon le parquet. Les faits se seraient déroulés entre 2017 et 2022 sur la petite commune de Saint-Jal, dans le nord du département, précise dans son édition de jeudi le quotidien régional La Montagne, qui a révélé l'information.
Une des mises en cause placée en détention provisoire
Ces deux femmes "organisaient des recrutements de jeunes gens, des filles et des garçons, certains mineurs et d'autres jeunes majeurs, notamment en milieux scolaires", au profil "fragile, souvent en quête existentielle" et dont certains avaient "des appétences pour l'univers gothique ou le fantastique", selon le parquet.
Trois victimes de faits de viols et d'agressions sexuelles ont été découvertes à ce stade de l'enquête. Il s'agit de mineurs âgés de plus de 15 ans. L'une des deux mises en cause a été placée en détention provisoire. Sa comparse a fait l'objet d'un contrôle judiciaire.