Le Parquet national antiterroriste (Pnat) a ouvert une enquête après l'irruption dimanche en Corse d'un commando se revendiquant du mouvement clandestin Front de libération national de la Corse (FLNC) à une réunion des autonomistes et indépendantistes, a appris l'AFP lundi auprès de source judiciaire.
Le Pnat a confirmé lundi avoir ouvert une enquête pour association de malfaiteurs terroriste. Les investigations ont été confiées à la sous-direction antiterroriste de la police judiciaire (SDAT, service coordonnateur), aux directions interrégionale de la police nationale de Bastia et Ajaccio et à la section de recherches de la gendarmerie de Corse, a précisé le ministère public antiterroriste.
Lors de ce grand raout annuel à Corte (Haute-Corse), auquel participaient des représentants kanak de Nouvelle-Calédonie, ces trois hommes encagoulés et armés se sont exprimés après le discours de Petr'Anto Tomasi, le porte-parole du nouveau parti indépendantiste corse Nazione.
"L'extrême droite, une gangrène pour le peuple corse"
L'un de ces hommes a lu un texte de quatre pages, la voix masquée par un système audio, revenant notamment sur les échéances politiques récentes et sur le score historiquement haut du Rassemblement national (RN) aux dernières élections législatives.
Le FLNC a fait du "refus des droites extrêmes" l'une de ses priorités. Le texte lu soulignait que des représentants des "droites radicales extrêmes sont arrivées au pouvoir en Europe" et "d'autres y sont aux portes" et les qualifiait d'"ennemis du peuple".
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"Chez nous, aujourd'hui comme hier, l'extrême droite, qu'elle soit française ou qu'elle se drape dans le drapeau à tête de Maure, reste une gangrène pour le peuple corse", assurait ce texte.
Cette déclaration faisait référence à la création, en mars 2024, du parti Mossa Palatina, un mouvement politique se présentant comme autonomiste et qui entend lutter contre le "jacobinisme, le wokisme et l'islamisme". Le texte du commando assurait que leur "combat politique entam(ait) une phase essentielle à travers la demande d'inscription" de la Corse "sur la liste des territoires non autonomes à décoloniser".