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D'anciens marins de la flotte océanographique française jugés pour agressions sexuelles

Europe 1 avec AFP . 2 min
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Image d'illustration AFP / © LOIC VENANCE / AFP

Le tribunal correctionnel de Brest a jugé ce mardi des anciens marins et salariés de la société Genavir, filiale de l'Ifremer, pour des faits de harcèlement, agressions sexuelles et discrimination à bord de navires de recherche. Plusieurs témoins ont dénoncé un environnement sexiste et maltraitant.

La société Genavir, qui opère la flotte océanographique française, ainsi que d'anciens marins et salariés de la société ont comparu mardi devant le tribunal correctionnel de Brest pour harcèlement, agressions sexuelles et discrimination.

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"Quand il était très alcoolisé, il s'effondrait sur nous, essayait de nous embrasser et de nous toucher les seins", a raconté à la barre Karine D., ancienne matelote à bord du navire de recherche "Le Pourquoi pas ?".

Des accusations graves à bord des navires de Genavir

En mars 2017, elle s'était réveillée dans sa cabine avec le chef-mécanicien, Philippe T. allongé sur elle, lui tenant les mains.

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"Je ne pouvais plus bouger. Une peur primaire s'est installée", a confié la matelote, qui était parvenue à se dégager en assénant un coup au ventre de son collègue, en état d'ébriété avancé.

"On était éprouvées que le comportement se répète, que la hiérarchie le voie, ne dise rien, voire en rigole", ajoute Karine D., la gorge serrée, en décrivant un "environnement sexiste et maltraitant".

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Des responsables confrontés aux accusations de harcèlement

Blagues graveleuses, mains aux fesses, prostituées invitées lors de soirées à bord, photos de femmes nues dans les cabines... Cinq anciennes membres d'équipage ont témoigné du harcèlement et des agressions vécues entre 2015 et 2019 à bord des navires de recherche de Genavir, filiale à 100% de l'Ifremer (Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer).

Un ancien commandant, Christophe M., aujourd'hui âgé de 61 ans, et un ancien chef-mécanicien, Philippe T., 46 ans, sont poursuivis pour harcèlement et agression sexuels. Genavir et son ancien directeur général Éric D. sont quant à eux jugés pour discrimination professionnelle et blessures involontaires.

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Le chef-mécanicien a reconnu les faits tout en déclarant ne pas s'en souvenir. "J'ai vraiment honte de ce comportement", a-t-il dit à la barre, affirmant avoir été "débridé par l'alcool".

Le procès se termine jeudi

La limitation de l'alcool à bord faisait justement face à une "forte résistance des officiers et de la communauté scientifique", s'est défendu l'ancien directeur général de Genavir.

Il est notamment reproché à la société, qui voulait féminiser son personnel navigant, de ne pas avoir mis en place suffisamment tôt des mesures permettant de prévenir et de faire cesser le harcèlement sexuel.

L'ancien directeur général a affirmé n'avoir eu connaissance des faits de harcèlement que très tardivement, en juillet 2020. "Si j'avais eu connaissance de ce que j'ai entendu aujourd'hui, j'aurais réagi immédiatement", a-t-il affirmé à la barre. "Le patron, c'est souvent la dernière personne qu'on prévient." Le procès doit se terminer jeudi.