Darmanin annonce un «renforcement sans précédent» des moyens contre le crime organisé en Corse

Lors de sa participation à la session de "lutte contre les dérives mafieuses" à l'Assemblée de Corse ce jeudi 27 février, le ministre de la Justice Gérald Darmanin, a annoncé vouloir lutter plus fermement contre les mafia sur l'île de Beauté, avec un pôle spécialisé contre la criminalité organisée.
Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a annoncé jeudi devant l'Assemblée de Corse à Ajaccio "un renforcement sans précédent" des moyens contre le crime organisé en Corse, envisageant notamment la création à Bastia d'un pôle spécialisé contre la criminalité organisée.
Renforcement des effectifs police-justice
Afin de mettre en œuvre une nouvelle circulaire de politique pénale territoriale qui devrait être publiée "d'ici un mois", avec pour axes principaux "la lutte contre la drogue et le blanchiment", Gérald Darmanin a annoncé l'arrivée sous 20 mois de "17 magistrats, 21 greffiers et 12 attachés de justice spécialisés", un renforcement présenté comme "sans précédent".
S'exprimant face à l'Assemblée de Corse, lors d'une session dédiée aux "dérives mafieuses" dans l'île, le Garde des Sceaux a précisé avoir demandé "à la mission de préfiguration pour le parquet national anti-criminalité organisée (Pnaco) d'étudier la création d'un pôle spécialisé contre la criminalité organisée basée à Bastia, qui comprendra procureurs et juges du siège."
Selon le ministre, il s'agira d'un pôle spécialisé "comme il n'en existe nulle part ailleurs sur le territoire de la République".
En parallèle, dans une déclaration saluée unanimement par les élus corses, il a annoncé le retrait des condamnés et mis en examen corses du Fichier judiciaire automatisé des auteurs d'infractions terroristes (FIJAIT), "afin qu'aucun amalgame avec les terroristes islamistes ne soit au rendez-vous".
Création d'un véritable régime de repenti
Dans ce qu'il a défini comme "une révolution contre le crime organisé", le ministre est ensuite revenu sur la proposition de loi contre le narcotrafic adoptée en première lecture au sénat, en janvier, rappelant les mesures qu'il souhaite voir appliquer, comme "la création du Pnaco au 1er janvier 2026", "l'extension de la confiscation de tous les avoirs criminels" et "la création d'un véritable régime de repenti" élargi aux crimes de sang.
Saluant "un moment politique majeur", un "discours important, sans doute décisif", Gilles Simeoni, président autonomiste du Conseil exécutif de Corse, a demandé "le temps de réfléchir à ces mesures pour en discuter ensemble ensuite".
Face "aux dérives mafieuses" qui gangrènent l'île, le pouvoir politique autonomiste local devait proposer 30 mesures concrètes jeudi après-midi devant l'assemblée de Corse. Parmi ces mesures, dévoilées depuis près d'une semaine, ne figurent cependant pas les principales réformes juridiques adoptées au Sénat, à la stupéfaction des deux collectifs antimafia insulaires.