Estimant les faits "parfaitement établis", le procureur a réclamé 12 mois d'emprisonnement, dont six avec sursis, contre l'homme, âgé de 34 ans. La décision sera rendue le 7 février. Du haut de ses 1,90 m, Christian Puech conserve l'allure élancée du volleyeur qu'il a été avant de se reconvertir en architecte, photographe, ethnologue en Amazonie et depuis 30 ans en défenseur de la nature.
Et devant le tribunal correctionnel de Montpellier, il s'est montré intarissable pour raconter son agression, le 24 mai 2021, à proximité de sa maison de Montbazin, un village de 3.000 habitants entre Sète et Montpellier.
"Normalement, je ne devrais pas être là"
Cette matinée-là, il avait repéré un camion suspect dans un chemin proche de sa maison, au milieu de la garrigue qui entoure ce village à forte tradition viticole et taurine. Un endroit où les "écolos" ne sont pas toujours bien vus, selon lui.
Pour apporter des preuves à la gendarmerie, il décide de tout filmer depuis un talus, à une trentaine de mètres de l'endroit où le chauffeur est occupé à décharger des déchets de construction. Mais l'occupant du camion, âgé d'une trentaine d'années selon Christian Puech, le repère, l'invective puis lui assène de violents coups au visage, avant de s'enfuir avec la caméra, laissant sa victime sérieusement blessée. "Normalement, je ne devrais pas être là", dit-il trois ans plus tard, en désignant ses pommettes derrière lesquelles les chirurgiens ont dû placer des plaques métalliques.
Son avocate réclame sa relaxe
Après l'agression, la gendarmerie constate certes la présence des gravats, mais ne peut identifier immédiatement le suspect. Christian Puech mène alors sa propre enquête, interrogeant notamment un groupe d'anciens du village, "les sénateurs". Et les regards se portent sur une famille de Montbazin qui, dit-on, réalise des chantiers non-déclarés et dont un membre est justement âgé d'une trentaine d'années. Christian Puech le reconnaîtra "formellement" comme son agresseur lors d'une confrontation à la gendarmerie.
Renvoyé en correctionnelle pour "violences aggravées", le prévenu, ouvrier "dans la vigne", a maintenu mercredi être "totalement" étranger à cette agression : "Je n'ai jamais conduit de camion de ma vie, jamais agressé personne", a-t-il assuré. Son avocate a réclamé sa relaxe, jugeant "honteux de l'avoir livré sans preuve à la vindicte populaire".