Un juge d'instruction a été désigné mardi pour enquêter sur les tags d'étoiles de David bleues en région parisienne, a annoncé la procureure de Paris, en n'excluant pas que ce marquage "ait été réalisé à la demande expresse d'une personne demeurant à l'étranger". "L'enquête va désormais se poursuivre dans le cadre d'une instruction judiciaire, tant pour identifier les auteurs que pour analyser l'intention ayant guidé cette opération", a ajouté Laure Beccuau dans un communiqué de presse.
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Enquête sur l'infraction de dégradation aggravée
Le 31 octobre au matin, une soixantaine d'étoiles de David bleues, marquées au pochoir, ont été découvertes sur les murs de bâtiments à Paris. La même nuit, des étoiles identiques avaient été marquées sur des murs des départements de la Seine-Saint-Denis et des Hauts-de-Seine. Le parquet de Paris a confié à la sûreté territoriale de Paris une enquête sur l'infraction de dégradation aggravée par le fait qu'elle a été commise en raison de l'origine ou de la religion.
"Le motif est l'étoile de David bleue, similaire à celle figurant sur le drapeau d'Israël, et ces pochoirs ont été marqués sur des façades, de manière manifestement indifférente à ce que les bâtiments abritaient", a précisé la procureure de la République de Paris. "Il est nécessaire de poursuivre les investigations sur le caractère antisémite de l'intention des auteurs de ces dégradations, notamment au regard du contexte géopolitique et de son retentissement en France", a-t-elle poursuivi.
La procédure judiciaire classée sans suite
Selon le communiqué, les investigations ont permis d'établir que "ces inscriptions ont été faites par un homme et une femme, au cours d'un parcours unique, en présence d'une troisième personne qui a photographié ces dégradations". Le 6 novembre, les enquêtes du parquet de Bobigny et de Nanterre ont donc été jointes à celle de Paris. "Ces deux personnes ont quitté la France dès le lendemain après-midi", selon le communiqué.
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Un rapprochement a été établi avec une enquête portant sur d'autres faits commis quatre jours auparavant, ayant abouti à l'interpellation dans le 10e arrondissement de Paris, le 27 octobre, d'un homme et d'une femme, nés en juin 1990 et décembre 1994 en Moldavie. "Un riverain les avait vus taguer une étoile bleue au pochoir, effacée le jour-même. Ils avaient déclaré avoir agi sur la commande d'un tiers et contre rémunération, ce qu'attestait une conversation en russe dans leur téléphone", a détaillé Laure Beccuau.
La procédure judiciaire a été classée parce qu'ils ont été placés en centre de rétention administratif en vue de leur expulsion. Selon le parquet, "les recherches téléphoniques permettent de penser que les deux couples d'auteurs ont été en relation avec la même tierce personne". Dans cette affaire, selon une source proche du dossier, les enquêteurs ont émis rapidement l'hypothèse de "possibles ramifications à l'étranger", avec un fort questionnement sur "le rôle d'une main étrangère derrière cette action".