INFO EUROPE 1 - Procès Le Scouarnec : ces failles qui ont permis, pendant 30 ans, à l'ancien chirurgien de commettre ses crimes sans être inquiété
À la barre lors du procès de Joël Le Scouarnec, jugé pour près de 300 viols et agressions sexuelles, Alexandra, sa nièce et première victime, est revenue sur la figure de notable insoupçonnable qui se cachait derrière le pédocriminel et s'est interrogée sur les failles qui ont permis à l'ancien chirurgien de sévir aussi longtemps sans être inquiété.
À la barre lors du procès de Joël Le Scouarnec, jugé pour près de 300 viols et agressions sexuelles, sa nièce Alexandra a décrit lundi les failles qui ont permis pendant près de 30 ans à l'ancien chirurgien de commettre ses innombrables crimes. Elle est la première victime de l'ancien chirurgien, entendue comme témoin et non comme victime.
Elle est revenue sur la figure de notable insoupçonnable qui se cachait derrière le pédocriminel. Elle, comme toutes les parties civiles, s’interroge encore sur les failles béantes qui ont permis à Joël Le Scouarnec de sévir aussi longtemps sans être inquiété.
Une bienveillance déconcertante de la part de certains confrères
Famille mondaine, chirurgien qui donne le change, à qui on demande des conseils médicaux entre deux réceptions au manoir des Le Scouarnec. Mais pendant ce temps, le notable viole déjà les enfants de ses amis et ses jeunes patients. Certains parlent, mais on ne les entend pas, ils sont trop jeunes.
Ses débuts pédocriminels ont-ils manqué de discrétion ? Le chirurgien part opérer à Vannes, à 350 km de ses premières victimes, puis il bénéficie de la bienveillance déconcertante de certains établissements en manque de médecins et des conseils départementaux de l'Ordre des médecins.
"L'impunité voudrait dire que des gens ont protégé un des leurs, c'est pire que ça"
Jean-Christophe Boyer, avocat de la partie civile, revient sur la condamnation pour détention d’images pédopornographiques, loin d’être inquiété, le chirurgien avait continué d’exercer.
"L'impunité voudrait dire que des gens ont protégé un des leurs, ce n'est pas ça le sujet, c'est pire que ça. Intimement, des conseils de l'Ordre ont considéré qu'il n'y avait pas à agir lorsqu'il y a eu une première alerte sur une condamnation de détention d'images pédopornographiques", lance-t-il.
L'avocat met en cause les conseils de l'Ordre du Morbihan, du Finistère et de Charente-Maritime, successivement peu regardants malgré des alertes aussi graves.