Infox sur Brigitte Macron femme transgenre : deux femmes jugées en diffamation à Paris

Brigitte Macron
Deux femmes étaient jugées devant le tribunal correctionnel de Paris mercredi, dont l'une en son absence, pour avoir propagé sur internet la rumeur selon laquelle Brigitte Macron était une femme transgenre © MUSTAFA YALCIN / ANADOLU / Anadolu via AFP
  • Copié
avec AFP // Crédits photo : MUSTAFA YALCIN / ANADOLU / Anadolu via AFP
Après avoir propagé sur internet la rumeur selon laquelle Brigitte Macron était une femme transgenre, infox devenue virale jusqu'aux États-Unis, deux femmes étaient jugées devant le tribunal correctionnel de Paris ce mercredi. L'avocat qui représente également le frère de la Première dame Jean-Michel Trogneux, réclame 10.000 euros de dommages et intérêts pour chacun d'entre eux.

Deux femmes étaient jugées devant le tribunal correctionnel de Paris mercredi, dont l'une en son absence, pour avoir propagé sur internet la rumeur selon laquelle Brigitte Macron était une femme transgenre, infox devenue virale jusqu'aux États-Unis. À l'origine des poursuites, Brigitte Macron n'est pas présente à l'audience et représentée par son avocat.

Au cœur du dossier, une théorie resurgissant régulièrement sur les réseaux sociaux depuis l'élection d'Emmanuel Macron en 2017, selon laquelle Brigitte Macron, née Trogneux, n'aurait jamais existé, mais que son frère Jean-Michel aurait pris cette identité après avoir changé de sexe. Les deux prévenues avaient largement contribué à la faire connaître en 2021, via une longue "interview" de plus de quatre heures où la première, "medium", interrogeait sur sa chaîne YouTube la seconde, Natacha Rey, "journaliste indépendante autodidacte" sur la découverte de cette "tromperie", "escroquerie", de ce "mensonge d'État".

 

"Le préjudice est énorme, ça a flambé partout"

Natacha Rey, malade, n'a pas pu se présenter à l'audience et s'est vu refuser une demande de report du procès.  C'est donc seule qu'Amandine Roy (son nom sur les réseaux sociaux) doit s'expliquer devant le tribunal, après le visionnage en audience de près d'une heure de cet entretien. Et elle est visiblement bien moins à l'aise à la barre que sur internet.

Sur sa chaîne "Mediumnisation", "média alternatif" depuis fermé, "je me sers de mes compétences (de médium) pour apporter un regard plus personnel sur l'actualité", explique cette femme de 49 ans, courts cheveux blond platine, veste et pantalon du même jean bleu. Pour le reste, elle minimise : Natacha Rey était "désespérée d'exposer son travail", assure-t-elle, "je n'ai fait qu'accéder à sa demande". 

S'est-elle posée la question de "la crédibilité" de la thèse défendue par Natacha Rey ? "Elle avait fait des recherches pendant trois ans, ce n'est pas comme si elle l'avait sorti de son chapeau". "Mon grand regret, c'est justement que ça n'ait pas été repris et investigué par les médias mainstream", répond celle qui ne se voyait pas "occulter" ce "grave" sujet. Dans cette vidéo où Natacha Rey répète que "personne peut prouver le contraire", elle déroule une surprenante thèse notamment fondée sur une falsification d'états civils ou d'actes de mariages, de la largeur du bassin de Brigitte Macron ou la profondeur de son regard ("les femmes ont le regard beaucoup plus doux", entend-on dire dans la vidéo alors que se lèvent des sourcils de magistrats).

"Le préjudice est énorme, ça a flambé partout", dit l'avocat de Brigitte Macron, Me Jean Ennochi, rappelant que la rumeur de vaste complot, déclinée en accusations, plus graves, de pédocriminalité portée contre la Première dame, s'est exportée à l'international - notamment et encore récemment aux États-Unis, où elle est devenue virale à l'extrême droite, en pleine campagne présidentielle.

Pour ce "vrai préjudice", l'avocat, qui représente également le frère de la Première dame Jean-Michel Trogneux, réclame 10.000 euros de dommages et intérêts pour chacun d'entre eux.  Dans cette affaire où le parquet n'est pas à l'origine des poursuites, le procureur n'a pas pris de réquisitions et s'est contenté d'appuyer la position des parties civiles. La défense a plaidé la relaxe.  La décision sera rendue le 12 septembre.