Isolement, surveillance, restrictions de communication... Les détails de la détention de Mohamed Amra à la prison de Condé-sur-Sarthe
Quatre jours après son arrestation à Bucarest, l'homme qui était le plus recherché de France, Mohamed Amra a été incarcéré à la prison de Condé-sur-Sarthe dans l'Orne. Placé sous un régime carcéral strict dans un quartier de haute surveillance, les conditions de sa détention sont particulièrement limitées.
Arrêté samedi à Bucarest, Mohamed Amra, surnommé "La Mouche", est arrivé ce mardi sur le sol français. Mis en examen par un juge d'instruction, il a été transféré par hélicoptère à la prison de Condé-sur-Sarthe dans l'Orne, escorté par le GIGN. Incarcéré depuis deux nuits, le narcotrafiquant est placé sous un régime carcéral strict dans un quartier d'isolement.
Enfermé 23h sur 24
Mohamed Amra va connaître le même traitement que Redoine Faïd connu pour ses évasions spectaculaires, ou que Youssouf Fofana réputé pour sa cruauté. Formés pour encadrer ce type de détenus, les agents pénitentiaires suivent un protocole millimétré. Comme l'explique Alexandre Caby, secrétaire national du syndicat UFAP Justice, ils n'ouvrent "jamais la porte seul, mais "toujours en présence de plusieurs agents et d'un membre de l'encadrement". Il ajoute que tous les mouvements du prisonnier se font menottes aux poignées. De fait, ils ne gèrent "pas de la même manière un détenu dans ce genre de quartier que sur une coursive".
Par ailleurs, la cellule du narcotrafiquant mesure 10 mètres carrés. Meublée d'un lit, de sanitaires, d'une télé et d'un frigo, aucune caméra n'est posée. Mohamed Amra y sera enfermé 23 heures sur 24 et aura droit à une heure de promenade le reste du temps. Elle se fera seul, dans une petite cour, placée sous haute surveillance.
Le seul téléphone que "La mouche" aura droit de tenir en main sera une ligne fixe mise sur écoute, loin de la dizaine de téléphones avec laquelle il avait l'habitude de gérer son réseau à Évreux. Les visites sont également strictement encadrées : trois visites au maximum par semaine, sans contact physique, le détenu sera placé derrière la vitre blindée du parloir. Et pour éviter toute nouvelle tentative d'évasion, les prochains interrogatoires avec les enquêteurs seront réalisés par visioconférence au sein même de la prison.