Un médecin très médiatique mis en cause par une consœur. L'urgentiste Patrick Pelloux est accusé par la professeure Karine Lacombe, chef des maladies infectieuses à l'hôpital Saint-Antoine à Paris, de harcèlement sexuel et sexiste. Les faits remontent aux années 2000 et ont été décrits dans un livre sorti l'an dernier, où elle mettait en cause un médecin. Mercredi, dans Paris Match, l'infectiologue a confirmé qu'il s'agissait bien de Patrick Pelloux.
"Je ne l'ai pas cité parce que je voulais montrer le système dans lequel se déroulaient les études de médecine, très viril, très sexué", dit-elle auprès de l'hebdomadaire. Dans son livre, elle revient sur la canicule de 2003 et rapporte des propos sans équivoque. "Ne te mets pas comme ça, c'est trop tentant, p**** ce qu'il fait chaud !", lui aurait lancé Patrick Pelloux. Ou encore : "Tu fais la gueule, tu as mal été baisée hier soir ?". Certaines internes vont même jusqu'à changer le planning de garde pour y échapper.
"De toute façon, avec MeToo, on ne peut plus rien faire"
Devant les accusations répétées, l'urgentiste sera exfiltré en 2008 de l'hôpital Saint-Antoine, ce qui ne l'empêchera pas de recevoir, en 2015, la Légion d'honneur des mains du président François Hollande. Avec ces mots : "C'est parce que vous avez fait le bien que la République vous distingue".
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Le malaise atteint son paroxysme en 2017 lorsque Patrick Pelloux, invité à l'Élysée pour la journée de lutte contre les violences faites aux femmes, s'apprête à intervenir sur scène. La salle se prend alors d'une quinte de toux, en guise de protestation. C'est plus tard, lors d'une interview accordée au Monde et à Ouest-France, que Karine Lacombe dira avoir subi une main entre les cuisses, un effleurage de seins et des allusions grivoises accompagnés du commentaire : "De toute façon, avec MeToo, on ne peut plus rien faire".
Interrogé par Paris Match, Patrick Pelloux dit être "sur le cul" et assure : "Je vais devoir lui coller un procès. Je n'ai jamais agressé personne. Jamais".