Prison, fortes amendes et confiscation de biens immobiliers : quatre membres de la famille de Jacques Cassandri, figure du banditisme corso-marseillais décédé en janvier 2022, ont été condamnés lundi par le tribunal correctionnel de Marseille pour une vaste fraude sociale. En 2010, dans un livre, Jacques Cassandri s'était autoproclamé cerveau de l'historique casse de la Société Générale de Nice, en 1976.
La veuve, le fils, la fille, la belle-fille, deux hommes de paille et le comptable de l'empire Cassandri avaient été jugés en juin pour en bande organisée au sein de six établissements de nuit qu'ils dirigeaient parfois via des prête-noms.
2,7 millions cotisations sociales éludées
À l'audience, la procureure avait réclamé des peines allant jusqu'à sept ans de prison. Elle avait évoqué "un pillage organisé réalisé sur le dos de l'État, sur le dos des sociétés et sur le dos des salariés, privés de leurs droits à la retraite" du fait de l'absence de déclaration et de cotisations. Ce "système clanique" avait pour seul "but de développer la fortune de la famille Cassandri", avait insisté la magistrate. L'Urssaf s'est vu allouer plus de 2,7 millions de dommages et intérêts, le montant des cotisations sociales éludées.
Antoine Cassandri, le fils de Jacques, 45 ans, gérant d'un des établissements les plus en vue de l'empire bâti par son père, a été condamné à trois ans de prison ferme, une amende de 100.000 euros et son domicile a été confisqué. Une peine d'un an de prison sous bracelet électronique à domicile a été prononcée contre Marianne Cassandri, 74 ans, "la patronne", veuve de Jacques, et contre Jennifer Cassandri, sa fille. Elles auront aussi à régler des amendes respectives de 80.000 et 60.000 euros. Vanessa Cassandri, la belle-fille, a été condamnée à six mois de prison à domicile.
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Un policier également condamné
Jacques Multedo, le comptable de cet empire de la nuit - des cabarets ayant pignon sur rue dans le quartier de l'Opéra et autour du Mucem -, s'est vu infliger une peine de trois ans de prison dont deux ans ferme et une amende de 50.000 euros. Un mandat d'arrêt a été lancé contre lui. Des sommes figurant sur les comptes des prévenus et quatre biens immobiliers, notamment des parts de deux maisons en Corse, fief historique des Cassandri, ont été confisqués.
Employé au noir pour assurer la sécurité d'un des cabarets, Claude Da Luz, à l'époque brigadier-chef dans la police nationale, a été condamné à neuf mois de prison sous surveillance électronique et à une amende de 7.000 euros. En 2018, il avait mortellement atteint un client menaçant, à l'extérieur du cabaret. Mis en examen, il plaide la légitime défense.