Publicité
Publicité

Mohamed Amra : le narcotrafiquant «a eu l'intention de s'évader» de la prison d'Évreux «dès son arrivée»

Europe 1 avec AFP - Mis à jour le . 2 min

Dans une conférence de presse ce vendredi, la procureure de Paris Laure Beccuau a expliqué que le narcotrafiquant Mohamed Amra avait eu "l'intention de s'évader" de la maison d'arrêt d'Évreux "dès son arrivée". Lors de sa fuite en mai 2024, deux agents pénitentiaires avaient été tués.

"Dès son arrivée à la maison d'arrêt d'Évreux, Mohamed Amra a eu l'intention de s'évader", a déclaré la procureure de Paris Laure Beccuau ce vendredi en conférence de presse, s'appuyant sur tous les éléments rassemblés dans ce dossier, dont "certains échanges" entre le narcotrafiquant, arrêté en Roumanie, et "ses comparses".

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

Amra "pas surpris" par l'attaque du fourgon

Mohamed Amra "a envisagé de scier les barreaudage de sa cellule, de dissimuler le fait qu'il avait finalement fait cette opération d'évasion en achetant des grilles amovibles (...) On trouve l'achat d'une échelle télescopique, d'une grille de fenêtre, de scotch rouge, d'une meuleuse", indique la procureure. Des achats réalisés dans des grandes enseignes, ou sur Internet. Lors de l'évasion du narcotrafiquant, deux agents pénitentiaires avaient été tués.

Laure Beccuau a ajouté qu'il n'avait "pas été surpris" par l'attaque du fourgon. "Les auditions glaçantes des agents pénitentiaires" ont démontré qu'"il s'y attendait au contraire", qu'il connaissait l'équipe "qui ne l'a jamais menacé" et qu'il avait eu une "participation active pour s'extraire du fourgon", a insisté la procureure.

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

Huit suspects présentés pour probable mis en examen

Huit suspects, interpellés lundi dans le cadre des investigations sur l'évasion mortelle du narcotrafiquant Mohamed Amra en mai 2024 au péage d'Incarville dans l'Eure, sont présentés vendredi à trois juges d'instruction en vue de leur probable mise en examen, a annoncé la procureure de Paris Laure Beccuau. Ils seront ensuite présentés à un juge des libertés et de la détention (JLD) qui statuera sur leur placement en détention provisoire, a précisé Laure Beccuau lors d'une conférence de presse au tribunal en compagnie du patron de la police judiciaire, Christian Sainte.

Parmi les suspects "figurent notamment les acteurs principaux de cette étape de la cavale" de Mohamed Amra dans un appartement loué à Compiègne dans l'Oise à partir de mai 2024 que le narcotrafiquant a quitté en octobre, a précisé la procureure. Au total, vingt personnes, dont Mohamed Amra, ont été mises en examen dans cette information judiciaire à la "dimension tentaculaire, hors normes", a-t-elle souligné.

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

Des "moyens d'enquêtes extraordinaires" ont été engagés pour identifier le commando : "800 techniques spéciales d'enquête ont été autorisées dans ce dossier", avec "440 interceptions téléphoniques et géolocalisations, de véhicules, de captations de données, d'images", a énuméré la procureure.

Deux hommes arrêtés au Maroc "en attente d'extradition"

Mohamed Amra, aujourd'hui âgé de 30 ans, s'est évadé le 14 mai 2024 alors qu'il avait été extrait de sa cellule en Normandie pour être interrogé par un juge d'instruction à Rouen. Un commando en avait alors profité pour attaquer, à la voiture-bélier et aux fusils d'assaut, le fourgon pénitentiaire au péage d'Incarville dans l'Eure pour le libérer, tuant deux agents pénitentiaires, Arnaud Garcia et Fabrice Moello, et en blessant trois autres.

La suite après cette publicité

Après neuf mois de cavale, Mohamed Amra a été arrêté en Roumanie le 22 février, remis à la France le 25 et mis en examen pour meurtres, tentatives de meurtre, évasion, vol et recel de vol, le tout en bande organisée, ainsi que pour association de malfaiteurs.

Deux hommes ont été arrêtés au Maroc dans le cadre de cette information judiciaire menée par la Juridiction nationale de lutte contre le crime organisée (Junalco). Ils "sont en attente d'extradition", a annoncé Laure Beccuau.