Un ancien cardiologue a été condamné lundi en appel à 15 ans de réclusion criminelle par la cour d'assises à Nantes pour le viol d'une patiente et des agressions sexuelles sur deux autres. La peine, assortie d'une interdiction définitive d'exercer une profession médicale ou paramédicale, est identique à celle prononcée en première instance.
Cette nouvelle condamnation est une "satisfaction morale pour les victimes", a salué Me Raoul Ntsakala, avocat de l'une des parties civiles. "C'était le minimum", a-t-il ajouté. L'avocat général avait requis lundi matin "entre 16 et 18 ans" de prison à l'encontre de Daniel M'Bey, 63 ans.
Deux autres jeunes femmes l'accusaient d'agressions sexuelles
Une ancienne patiente âgée de 21 ans à l'époque des faits, en octobre 2018, accusait le médecin de l'avoir violée lors d'une consultation dans le cabinet libéral qu'il avait ouvert en parallèle de ses activités à l'hôpital de Pontivy (Morbihan), lors de laquelle il lui avait injecté un produit sédatif et hypnotique, du Midazolam. Elle dit avoir ensuite eu un "trou noir", ponctué de quelques flashs. "Il n'y a aucune justification à l'administration de Midazolam, c'est l'unanimité des experts. Un produit contrôlé, délivré par la pharmacie de l'hôpital et qui n'a rien à faire dans un cabinet de ville", a souligné l'avocat général lors de son réquisitoire, avant de comparer l'accusé à un "chasseur" face à des "proies".
Deux autres jeunes femmes, âgées de 24 et 18 ans au moment des faits, respectivement en 2017 et 2018, l'accusaient d'agressions sexuelles, l'une à l'hôpital, l'autre à son cabinet médical. En appel comme en première instance, l'ancien médecin a nié l'ensemble des faits. Il a soutenu avoir eu une relation sexuelle consentie avec la jeune femme qui l'accusait de viol, reconnaissant là une "faute déontologique".
"Il n'y a pas assez d'éléments pour corroborer les déclarations des plaignantes (...) On ne condamne pas au bénéfice du doute. Si vous avez le moindre doute, vous devrez acquitter", avait plaidé dans la matinée Me Anna Branellec, avocate de la défense. Le conseil de l'ordre départemental des médecins du Morbihan, partie civile au procès, avait déclaré lundi "s'en remettre à la cour pour (l')aider à maintenir une image de la profession et garantir qu'on ne reverra pas ce type d'agissements, pour rassurer les patients futurs et actuels, et pour leur permettre de toujours consulter en confiance un membre de notre profession".