EN DIRECT - Marine Le Pen inéligible : Macron et Bayrou apportent un soutien ferme à l'indépendance de la justice

La condamnation de Marine Le Pen a cinq ans d'inéligibilité continue de secouer le paysage politique français. Devant le gouvernement, Emmanuel Macron a rappelé que la justice était "indépendante", mais que "tous les justiciables ont droit au recours". Sur Europe 1, Marion Maréchal a dénoncé une "dérive extrêmement grave de la magistrature de gauche". Suivez notre direct.
Deux jours après l'annonce de la peine d'inéligibilité de Marine Le Pen qui compromet sa participation à l'élection présidentielle de 2027, la classe politique continue de se déchirer. Ce mercredi sur Europe 1 et CNews, Marion Maréchal a dénoncé une "dérive extrêmement grave de la magistrature de gauche" quand Jordan Bardella avait lui pointé une "violation de l'État de droit". De son côté, Emmanuel Macron "rappelle" devant le gouvernement que la justice est "indépendante", mais que "tous les justiciables ont droit au recours».
Les principales informations :
- Marine Le Pen a été condamnée ce lundi à cinq ans d'inéligibilité par le tribunal de Paris, ce qui compromet sa présence à la course à l'Élysée en 2027
- La cour d'appel de Paris envisage un procès avec "une décision à l'été 2026"
- La décision de l'appel, envisagée à l'été 2026, constitue un "désaveu" du jugement de première instance, selon l'avocat de Marine Le Pen
- Ce dimanche, le RN organise une "mobilisation populaire" en soutien à Marine Le Pen
- Pour la procureure générale de Paris, Marie-Suzanne Le Quéau, l'accélération du calendrier du procès en appel de Marine Le Pen ne représente aucunement "un quelconque désaveu"
L'accélération du calendrier judiciaire n'est pas un "désaveu" du jugement, selon la procureure générale de Paris
L'accélération du calendrier du procès en appel de Marine Le Pen ne représente aucunement "un quelconque désaveu" comme a pu le dire l'avocat de la cheffe de file de l'extrême droite, a déclaré mercredi à l'AFP la procureure générale de Paris, Marie-Suzanne Le Quéau.
"Il ne s'agit pas d'avoir un quelconque désaveu, puisque le propre de l'appel, qui est un droit, c'est de recommencer à zéro l'examen de l'affaire", a-t-elle dit.
François Bayrou précise ses "interrogations"
François Bayrou a tenu à préciser mercredi le fond de sa pensée sur le jugement de Marine Le Pen, après lequel il s'était dit selon son entourage "troublé", en affirmant que ses "interrogations" portaient sur l'application immédiate (exécution provisoire) de la peine d'inéligibilité et non sur la peine elle-même.
"Jamais la question de l'inéligibilité n'a fait l'objet d'interrogations ou de critiques. La question de l'inéligibilité, lorsqu'il y a un certain nombre d'actes qui transgressent les principes qui nous sont chers je crois à tous, est liée directement à la condamnation", a affirmé le Premier ministre devant l'Assemblée nationale, lors de la séance des questions au gouvernement.
Il répondait à une question du chef de file des députés communistes Stéphane Peu qui lui demandait des "preuves de son respect de l'autorité judiciaire" au nom de la "séparation des pouvoirs". "Le seul sujet qui a été mis en interrogation, et depuis longtemps, c'est le sujet sur l'exécution provisoire. (...) S'il y a interrogation, c'est le Parlement qui doit s'en saisir" car cette disposition "c'est la loi", a-t-il complété.
La manifestation de soutien à Marine Le Pen "n'est pas un coup de force", dit Bardella
La manifestation de soutien à Marine le Pen prévue dimanche à Paris "n'est pas un coup de force" mais une mobilisation "pour la démocratie", a assuré mercredi le président du Rassemblement national Jordan Bardella à des journalistes au Parlement européen à Strasbourg.
"Ce n'est pas un coup de force, c'est au contraire une défense très claire et très profonde de l'état de droit et de la démocratie française. C'est une mobilisation en réalité, non pas contre, mais pour la démocratie française", a déclaré l'eurodéputé au sujet de ce rassemblement annoncé par le RN après la condamnation de la triple candidate à la présidentielle à une peine d'inéligibilité immédiate.
"Tous les justiciables ont droit au recours", insiste Emmanuel Macron
Emmanuel Macron a "rappelé" mercredi en Conseil des ministres "que l'autorité judiciaire est indépendante" et "que les magistrats doivent être protégés et ont le droit d'être respectés", après la condamnation de Marine Le Pen qui a suscité des attaques contre les juges de la part du Rassemblement national.
Le chef de l'État a aussi affirmé que "tous les justiciables ont droit au recours", selon des participants, alors que la justice a déjà fait savoir qu'un nouveau procès en appel pourrait se tenir dans des délais qui laissent une porte ouverte à une éventuelle candidature présidentielle en 2027 de la leader du parti d'extrême droite.
Le président de la République, qui ne s'était pas encore exprimé depuis la condamnation de lundi, s'est placé en "garant des institutions", selon son entourage, en rappelant des "principes très généraux" et sans entrer dans le détail du jugement.
La décision de l'appel, envisagée à l'été 2026, constitue un "désaveu" du jugement de première instance
L'annonce par la justice d'organiser un procès en appel pour Marine Le Pen, dont la décision serait rendue à l'été 2026 est un "désaveu" du jugement en première instance, qui a condamné la cheffe de file de l'extrême droite à une inéligibilité immédiate, a estimé mercredi son avocat.
"C'est surtout un désaveu sur la première décision parce que la première décision est tellement difficilement défendable en ce qu'elle a été disproportionnée, que l'institution judiciaire éprouve le besoin de tenter de réparer en obtenant un audiencement absolument hors normes", a déclaré Me Rodolphe Bosselut sur BFMTV.
"Une dérive extrêmement grave de la magistrature de gauche", selon Marion Maréchal
Invitée de La Grande interview Europe 1-CNews ce mercredi, l'eurodéputée estime que la décision prise par le tribunal de Paris à l'encontre de Marine Le Pen constitue une "dérive extrêmement grave de la magistrature de gauche".
Elle appelle à voter la proposition de loi visant à supprimer l'exécution provisoire "fin juin" qui "permettrait à Marine Le Pen d'être candidate en 2027, la cour d'appel ne pouvant pas juger une nouvelle exécution immédiate avant que tous les recours ne soient épuisés".
Voter une loi pour "sauver Marine Le Pen" est "impensable", estime Xavier Bertand
Il est "impensable" de faire un traitement de faveur avec "une loi d'exception pour sauver Madame Le Pen", a fustigé mercredi Xavier Bertrand, en référence à la proposition de loi pour supprimer l'exécution provisoire qu'Éric Ciotti veut déposer.
"Ce serait impensable parce que ça voudrait dire que l'Assemblée nationale remplace la Cour d'appel, que l'Assemblée nationale intervient avant la Cour d'appel, arrêtons cette confusion des genres", s'est insurgé le président LR de la région Hauts-de-France sur RTL.