Un homme de 50 ans a été condamné jeudi à Paris à 28 ans de réclusion criminelle, reconnu coupable d'avoir assassiné à coups de couteau sa belle-mère fin 2015, des faits qu'il a constamment niés. La cour d'assises de Paris "n'a pas été convaincue par vos protestations d'innocence", a déclaré le président à l'accusé. Cyril Berger, qui avait comparu libre pendant son procès, dormira en prison.
La cour a pris en considération la "détermination criminelle" de l'accusé et son "manque d'empathie", relevé dans les expertises psychiatriques, a indiqué la cour. Comme le président lui demandait s'il avait compris le verdict, Cyril Berger a répondu, en pleurs : "Oui, mais c'est pas moi ! C'est fou !". Ses avocats ont immédiatement annoncé leur intention de faire appel.
Son ADN a été retrouvé sous un ongle de la victime
Le 18 décembre 2015, Odile de Moro Giafferri, 75 ans, avait été retrouvée morte, frappée de 30 coups de couteau, à son domicile, dans le cossu 17e arrondissement de la capitale. Le soir des faits, son fils s'était réfugié chez sa voisine, un couteau à la main, affirmant que son beau-frère, Cyril Berger, venait de poignarder sa mère et qu'il avait réussi à s'emparer de l'arme. Le fils de la victime, qui souffre de schizophrénie, a d'abord été mis en examen pour le meurtre de sa mère, avant d'être blanchi.
Cyril Berger avait été interpellé peu après les faits à son domicile, en sueur, blessé au poignet. Au même moment, les pompiers sont appelés pour un incendie dans la cave de l'immeuble du couple. Deux semaines plus tard, les enquêteurs y trouveront, parmi des résidus de vêtements, l'alliance de Cyril Berger. Les enquêteurs ont en outre découvert chez lui du sang de la vieille dame dans l'évier de la cuisine. Et son ADN a été retrouvé sous un ongle de la victime, un élément qui a pesé dans la condamnation, selon la motivation de la décision lue à l'audience.
Une silhouette vêtue de noir, tenant un carton cachant son visage, avait été aperçue par un couple de voisins puis sur une caméra de vidéosurveillance, peu avant les faits. "Je ne suis pas quelqu'un de violent (...), je répète que je n'ai pas tué Odile ni essayé de tuer" (mon) beau-frère, avait déclaré l'accusé, d'une voix étranglée, au premier jour de son procès. Si le mobile reste flou, l'accusé assure qu'il vivait confortablement avec sa femme, l'avocat général a estimé que les faits étaient établis et a déclaré que les explications "complètement farfelues" de Cyril Berger ne l'avaient "absolument pas convaincu".