Paris : une femme sera jugée pour avoir dessiné les tags antisémites dont elle se disait victime
Une femme, qui dessinait elle-même les tags antisémites dont elle affirmait être victime, sera jugée le 31 mars par le tribunal correctionnel de Paris. Une enquête avait été ouverte en octobre et l'examen des caméras de surveillance avaient pu prouver que la femme était bien l'autrice des tags.
Une femme sera jugée le 31 mars par le tribunal correctionnel de Paris pour dégradations racistes et dénonciations mensongères : elle dessinait elle-même les tags antisémites dont elle affirmait être victime, a indiqué lundi le parquet, confirmant une information du Parisien.
Nancy S. avait déposé plusieurs plaintes au commissariat du 11e arrondissement, dénonçant "des tags antisémites dans les parties communes du bâtiment à 10 reprises entre le 19 septembre et le 24 octobre 2024", a relaté le parquet.
Une enquête ouverte en octobre pour dégradations en raison de la religion
Selon BFMTV et Le Parisien à l'époque, "des croix gammées" et des messages menaçants comme "mort aux juifs" avaient été gravés sur la porte de son habitation.
Dans ses plaintes, elle expliquait "vivre à l'adresse où avait été tuée Mireille Knoll le 23 mars 2018", une octogénaire qui avait échappé à la rafle du Vel d'Hiv et qui avait été poignardée en mars 2018 par un voisin.
Ce dernier avait été condamné en novembre 2021 à la réclusion criminelle à perpétuité, dont 22 ans de sûreté, pour ce meurtre dont le caractère antisémite a été reconnu.
Le parquet de Paris avait alors ouvert une enquête en octobre pour dégradations en raison de la religion, confiée au commissariat du 11e arrondissement.
L'audience renvoyée au 31 mars
Mais les investigations "et notamment l'exploitation de toutes les caméras avoisinantes n'a pas permis d'identifier d'intrus susceptible d'être entré commettre ces dégradations", ajoute le ministère public. Une caméra installée le 2 décembre dans le hall d'immeuble n'a pas permis non plus de confondre quelqu'un.
"Le 20 décembre, Nancy S. a de nouveau déposé plainte, dénonçant avoir reçu un courrier antisémite à son adresse". Les vérifications ont alors permis de l'identifier "elle-même comme ayant acquis le timbre apposé sur ce courrier".
Puis, sur les images d'une caméra installée dans l'ascenseur de l'immeuble, "Nancy S. et sa fille ont alors été vues commettre elles-mêmes des dégradations" le 18 janvier. Les deux femmes ont été placées en garde à vue le 22 janvier.
A l'issue de cette garde à vue, Nancy S. devait être jugée en comparution immédiate mais l'audience a été renvoyée au 31 mars.