La scène a de quoi choquer et révolter. Mercredi dernier, deux policiers ont été lynchés par plusieurs individus en plein milieu de la cité de la Castellane à Marseille, alors même qu’ils tentaient d’interpeller un dealer. Le bilan est lourd avec un policier blessé à la main et le second à l’œil avec une fracture au visage. Finalement interpellé, le dealer est écroué depuis vendredi, mais ses complices, ceux qui ont frappé les fonctionnaires, sont toujours recherchés. Une énième agression sur des policiers, avec une réponse pénale souvent jugée insuffisante. Vent debout, ils réclament aujourd’hui le retour des peines planchers.
"La sanction doit être dissuasive"
18 mois de prison avec sursis pour avoir attaqué une voiture de police à coups de barre de fer lors d’une manifestation à Paris. Six mois, là encore avec sursis, pour avoir frappé un fonctionnaire lors d’un accident de la route à Bayonne. Des décisions judiciaires souvent jugées trop faibles au regard des faits. Face à cela, le retour des peines planchers, sous écrous, est urgent, selon Bruno Bartocetti du syndicat Unité. "La réponse pénale doit être immédiate et très sévère car à partir du moment où on touche la police, on touche à la République. La sanction doit donc être dissuasive et ça doit passer par de la prison ferme", insiste-t-il au micro d’Europe 1.
Des peines minimales donc avec incarcération immédiate, mais de manière proportionnée. "Entre repousser un policier et lui mettre la main dessus, il y a une marge. On ne va pas mettre, bien évidemment, 24 mois en prison quelqu’un qui a giflé un policier mais il doit comprendre et il doit être sanctionné avec de la prison ferme, pour moi ça me paraît incontournable", estime Bruno Bartocetti. Instaurées sous Nicolas Sarkozy, mais supprimées sous François Hollande, ces peines planchers pourraient voir de nouveau le jour avec le Rassemblement national. Le parti de Marine Le Pen a d’ores et déjà fait savoir qu’une proposition de loi en ce sens sera déposée à la fin du mois.