Jeudi, devant la cour criminelle de Vaucluse, Fabien S., l’un des cinquante hommes accusés de viol sur Gisèle Pelicot, a tenté de se défendre en affirmant qu’il n’avait pas réalisé que la victime était inconsciente lors des faits. Fabien S., 39 ans, a déclaré : "Dans l'excitation, j'ai pas fait attention qu'elle ne se réveillait pas." Il est jugé pour avoir abusé de la victime, droguée à son insu par son mari, Dominique Pelicot, qui a orchestré ces viols pendant une décennie.
Une défense contestée
L'homme de 39 ans, à l'enfance malmenée, ancien SDF et alcoolique depuis ses 14 ans, a expliqué à la cour qu'il n'avait pas eu l'intention de violer la victime et croyait que Gisèle Pelicot participait de manière consentante à l’acte. Il a précisé que les relations sexuelles avec une femme endormie ne l’intéressaient pas, mais a reconnu ne pas avoir réagi lorsqu'il a constaté que la victime ne se réveillait pas. "Je reconnais les faits mais je ne suis pas allé pour la violer", a-t-il ajouté, tout en présentant ses excuses à la victime pour avoir supposé qu'elle était complice.
Cependant, Dominique Pelicot, qui a drogué sa femme durant dix ans avant de la livrer à des inconnus, a affirmé que tous les hommes impliqués étaient parfaitement conscients que Gisèle Pelicot était droguée.
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Des preuves accablantes
Grand utilisateur de ce site fermé en juin par la justice française, Fabien S., incarcéré depuis son interpellation en 2021, trois ans après les faits, ne cache pas avoir eu de nombreuses expériences sexuelles diverses. En août 2018, après quelques échanges sur coco.fr avec Dominique Pelicot, il se rend chez le couple à Mazan (Vaucluse) et trouve Gisèle Pelicot, apparemment endormie. "J'étais dans l'ambiance, je n'ai pas pensé qu'elle était droguée. J'ai cru qu'elle était complice", précise-t-il, en expliquant être resté "un quart d'heure", plutôt que de partir en courant, parce qu'il se disait qu'elle "allait se réveiller".
Les accusations contre Fabien S. sont renforcées par des vidéos retrouvées sur l'ordinateur de Dominique Pelicot, qui seront diffusées devant la cour en l'absence du public et de la presse, jeudi. Ces images concernent cinq des six accusés jugés cette semaine. Comme tous les prévenus, jugés à Avignon depuis le 2 septembre, il encourt jusqu'à 20 ans de réclusion pour ces actes commis sur une victime vulnérable, inconsciente et manipulée par son propre mari.