"Dans le quartier de Sainte-Thérèse (à Fort-de-France, ndlr), des coups de feu directs ont à nouveau pris les forces de sécurité intérieure pour cible, blessant légèrement quatre d'entre eux", a annoncé la préfecture de l'île dans un communiqué. "Les fauteurs de troubles, persistant à prendre la population martiniquaise en otage de leur stratégie du chaos, ont continué à semer la violence", accuse la préfecture.
Selon elle, quatre personnes ont été interpellées, qui tentaient de dévaliser un magasin au Lamentin, une commune voisine de Fort-de-France, et trois autres qui tentaient d'incendier une station-service. Des barricades enflammées ont été érigées dans plusieurs communes de l'île, des équipements publics détériorés et huit véhicules incendiés, selon la même source. Des feux de poubelles ont aussi nécessité l'intervention des pompiers, selon le service d'incendie et de secours (Sdis).
Un mouvement contre la vie chère
Ce regain de tension s'inscrit dans la foulée d'une journée d'affrontements lundi entre des militants contre la vie chère qui menaient une action de blocage au Lamentin et les policiers de la CRS 8. Depuis lundi, 15 policiers et gendarmes ont été blessés et 18 personnes interpellées, précise la préfecture, qui fait état de 33 personnels des forces de l'ordre blessés depuis septembre et 70 individus interpellés.
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Un mouvement contre la vie chère, thématique récurrente dans les Antilles françaises, a été lancé début septembre par le Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC), qui exige un alignement sur l'Hexagone des prix des produits alimentaires, 40% plus chers en Martinique.
En marge de ce mouvement, l'île a été secouée par des violences urbaines qui ont amené la préfecture à instaurer un couvre-feu nocturne dans certains quartiers de Fort-de-France et de la commune limitrophe du Lamentin. Quatre tables rondes ont été organisées par les autorités depuis le début de la crise, sans issue satisfaisante pour les protestataires. Une cinquième est prévue jeudi afin "de présenter le plan d'action" des autorités, a annoncé la préfecture.