Un homme de 30 ans est décédé vendredi matin à l'hôpital parisien où il avait été admis jeudi, après avoir reçu une douzaine de décharges de pistolet à impulsion électrique lors de son interpellation par la police à Montfermeil (Seine-Saint-Denis), a appris l'AFP du parquet de Bobigny.
L'homme était en "état de surexcitation" et "d'agressivité"
D'après les premiers éléments de l'enquête cités par le parquet, six policiers ont fait usage de leur pistolet à impulsion électrique. Ils étaient 18 fonctionnaires à intervenir dans une épicerie de Montfermeil, jeudi peu après minuit, pour interpeller cet homme, en "état de surexcitation" et "d'agressivité", selon la même source. Né en Martinique le 1er janvier 1994, l'homme était, depuis l'interpellation, hospitalisé à Paris, dans le coma. L'autopsie sera effectuée lundi.
D'après une source proche du dossier, relayant le récit des policiers, un premier équipage de la brigade anti-criminalité (BAC) est intervenu après l'appel au 17 de l'épicier, se plaignant des menaces et de l'agressivité de l'homme, par la suite testé positif à l'alcool. Sur place, les policiers se sont fait prendre à partie par l'homme, l'un d'eux a été violemment mordu au doigt et blessé au visage. Ils ont alors fait appel à du renfort, selon ce récit.
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L'enquête a été confiée à l'IGPN
Selon le parquet, six fonctionnaires, sur les 18 qui intervenaient, ont fait usage de leur pistolet à impulsion électrique (PIE, qui projette des aiguillons reliés à l'arme par des filins). Environ 12 décharges ont été tirées d'après les premiers éléments de l'enquête, sans produire un effet immédiat. D'après la source proche du dossier, il aurait été victime de deux arrêts cardio-respiratoires, avant d'être hospitalisé dans le coma.
Selon le parquet, un arrêt cardiaque avait été constaté alors que l'homme se trouvait dans le fourgon des sapeurs-pompiers qui l'avaient pris en charge, après l'interpellation, dans la nuit de mercredi à jeudi. L'enquête sur leur intervention a été confiée à l'IGPN (inspection générale de la police nationale). Les policiers n'ont pas encore été auditionnés et l'examen de la vidéosurveillance est en cours. Une seconde enquête qui visait l'homme sur les violences et menaces de mort à l'encontre des fonctionnaires avait été confiée à la Sûreté territoriale de la Seine-Saint-Denis.