Tirs «racistes» de Beaune : peine réduite à 12 ans de prison en appel

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avec AFP
La cour d'assises de Saône-et-Loire a condamné à 12 ans de prison un homme accusé d'avoir participé à une décharge de tirs, après des insultes racistes, ayant fait sept blessés dont deux graves, le 30 juillet 2018 à Beaune. La peine a été assortie d'une période de sûreté aux deux tiers, d'un suivi socio-judiciaire pendant 7 ans et d'une interdiction de porter une arme pendant 15 ans.

La cour d'assises de Saône-et-Loire a réduit vendredi à 12 ans de prison la peine d'un homme accusé d'avoir participé à une décharge de tirs, après des insultes racistes, ayant fait sept blessés dont deux graves, le 30 juillet 2018 à Beaune (Côte-d'Or). La peine a été assortie d'une période de sûreté aux deux tiers, d'un suivi socio-judiciaire pendant 7 ans et d'une interdiction de porter une arme pendant 15 ans.

"Tentative d'assassinats, précédée ou suivie de propos à caractère raciste"

Loïc Bongiolatti, 37 ans, a été reconnu coupable de "tentative d'assassinats, précédée ou suivie de propos à caractère raciste", en état de récidive légale après une condamnation en 2012 pour vol avec arme. En premier ressort le 23 septembre 2023, il avait écopé d'une peine de 14 ans de réclusion et son complice, Jean-Philippe Kasala, d'une peine de 12 ans. Mais seul Loïc Bongiolatti avait fait appel.

"La préméditation et la volonté de vengeance sont évidentes", a souligné vendredi l'avocat général Olivier Bray dans son réquisitoire, en demandant 15 ans d'emprisonnement contre l'accusé. Livreur non déclaré au passé de délinquant, suivi notamment pour consommation de drogue et d'alcool, Loïc Bongiolatti n'a cessé d'affirmer qu'il n'avait pas tiré sur les victimes avec un fusil de chasse, chargé de plombs, dans la nuit du 29 au 30 juillet 2018, renvoyant la culpabilité à son complice.

Il avait admis l'avoir accompagné en voiture dans l'intention de tirer des coups de feu pour faire peur à un groupe de jeunes, âgés de 18 à 25 ans, avec qui les deux hommes avaient eu plus tôt une altercation violente dans une cité de Beaune. "On n'a aucun élément intentionnel" de blesser ou de tuer, a plaidé vendredi l'avocate de Loïc Bongiolatti, Me Marine Berthelon, évoquant une altération du discernement de son client et sa "personnalité borderline" relevée par une expertise psychiatrique.

Alcoolisé et sous l'emprise de produits stupéfiants

Soutenant avoir été alcoolisé et sous l'emprise de produits stupéfiants, Loïc Bongiolatti a aussi nié toute injure raciste. Selon l'accusation, les mots "sales bougnoules" ont été proférés à l'adresse des jeunes, la plupart d'origine maghrébine. Plusieurs associations antiracistes s'étaient ainsi portées parties civiles au procès, dont la Licra et l'association la Maison des potes.

Pour le président de cette dernière, Samuel Thomas, "toute leur vie entière, les victimes de Beaune garderont dans leur chair la souffrance d'avoir été objet d'une attaque raciste". "Plus que jamais il est important que la justice rappelle que ceux qui s'en prennent à une personne à raison de sa couleur de peau, de son origine, de sa religion portent une atteinte terrible à la dignité de la victime individuelle mais aussi mettent en péril la cohésion nationale", a-t-il ajouté dans un communiqué.