Le préfet de police Laurent Nuñez a indiqué mercredi qu'il allait interdire un rassemblement prévu vendredi soir au cœur de Paris, lancé à l'appel d'un groupuscule d'ultradroite en hommage au jeune Thomas, tué lors d'une fête de village dans la Drôme. "Nous avons des rassemblements qui sont annoncés, l'un devant la Sorbonne, à l'appel d'un certain nombre d'organisations d'ultradroite. Évidemment, je vais l'interdire", a-t-il souligné en marge d'une conférence de presse sur la sécurité des JO-2024.
"Dans ce type de rassemblement, on a des propos tenus qui sont des propos d'incitation à la haine et à la violence", a-t-il poursuivi pour justifier cette interdiction. Le rassemblement prévu vendredi soir a été lancé par Les Natifs, l'un des héritiers de Génération identitaire, dissout en mars 2021. Initialement prévu devant la Sorbonne, il a été déplacé place du Panthéon, a annoncé mercredi soir le groupuscule sur les réseaux.
Une expédition punitive à Romans sur Isère le week-end dernier
"Au-delà déjà en soi du trouble à l'ordre public que représente le fait de tenir ce type de propos, il y a des troubles à l'ordre public matériel, on a bien vu ce qu'il s'est passé à Lyon, à Romans-sur-Isère. Donc forcément, je vais interdire ce rassemblent", a poursuivi Laurent Nuñez. Depuis la mort de Thomas, 16 ans, poignardé à la fin d'un bal de village à Crépol dans la Drôme, drame pour lequel neuf jeunes ont été mis en examen, des appels à manifester en France émanant de groupes d'ultradroite se multiplient sur les réseaux sociaux.
Le week-end dernier, une centaine de militants cagoulés venus de différentes villes ont manifesté violemment dans les rues de Romans-sur-Isère dans le but d'en "découdre" avec les jeunes du quartier de la Monnaie, d'où sont issus plusieurs des mis en cause dans la mort de Thomas. Lundi soir, huit personnes ont aussi été interpellées, soupçonnées d'avoir participé à un cortège non déclaré dans le centre-ville de Lyon.
"Nous sommes extrêmement attentifs"
À Paris enfin, six membres de la mouvance hooligan affiliés à l'ultradroite, dont quatre fichés S, ont été interpellés lundi soir lors d'un regroupement de supporters du Paris Saint-Germain (PSG). "Il y a un regain des rassemblements d'ultradroite aussi à Paris. Nous sommes extrêmement attentifs", a insisté le préfet. Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé mardi demander la dissolution de trois groupuscules d'ultradroite, parmi lesquels la Division Martel.