Un médecin généraliste a été suspendu deux semaines par la chambre disciplinaire de l'ordre des médecins des Hauts-de-France pour avoir consulté le statut vaccinal d'Emmanuel Macron, a appris l'AFP mardi auprès de l'organisme et du praticien, confirmant une information du site Egora. Michaël Rochoy, médecin généraliste à Outreau (Pas-de-Calais), est sanctionné pour "manquement à ses obligations déontologiques", écrit la chambre disciplinaire dans sa décision.
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15 jours de suspension
Il avait consulté les informations sur la vaccination contre le Covid-19 du président de la République à deux reprises, en juillet puis en août 2021. Le médecin sera suspendu du 1er au 15 novembre, est-il précisé dans la décision. Militant pro-vaccination et pro-port du masque pendant la crise du Covid-19, Michaël Rochoy assure avoir découvert lors d'une consultation qu'il pouvait accéder au dossier vaccinal de l'un de ses patients sans renseigner son numéro de sécurité sociale, et avoir ensuite testé cette procédure avec le nom et la date de naissance d'Emmanuel Macron.
Dans le dossier du président, il avait constaté une différence entre la date de vaccination mentionnée et celle rendue publique par la présidence. Une erreur qu'il avait signalée à l'Élysée, car elle était "de nature à discréditer le président et la vaccination", explique-t-il à l'AFP. "J'ai consulté ces informations alors que je n'aurais pas dû, mais je ne les ai révélées à personne", assure-t-il.
Il les avait cependant rendues publiques dans un entretien au site d'informations médicales Egora, publié en décembre 2021, après une première convocation par l'ordre. Il "ne le conteste pas" précise la chambre disciplinaire de l'ordre des médecins des Hauts-de-France. Elle souligne que "ces données étaient couvertes par le secret médical". Pour le médecin, la vaccination du président "était dans toute la presse", il s'agit donc d'une "non-révélation d'informations administratives non-secrètes".
À titre de comparaison, il rappelle que "Didier Raoult, pour l'ensemble de son œuvre, a reçu un blâme". Le professeur Raoult en a écopé en décembre 2021 pour avoir communiqué "des informations qui ne s'appuyaient sur aucune donnée confirmée" en promouvant l'hydroxychloroquine comme traitement contre le Covid-19. Michaël Rochoy ne fera pas appel. "Je n'ai pas envie de traîner cette affaire pendant un an et demi", explique-t-il.