Vaucluse : un narcotrafiquant surnommé «Jacques Chirac» bientôt libéré à cause d'une erreur judiciaire
Dans le Vaucluse, un dangereux narcotrafiquant surnommé "Jacques Chirac" devrait bientôt être remis en liberté à cause d'une erreur de procédure. Une faille judiciaire qui arrive de plus en plus, souligne un syndicaliste policier. Sur Europe 1, l'ancien magistrat Georges Fenech s'interroge sur une erreur qui peut paraître suspecte.
Connu sous le pseudonyme de "Jacques Chirac", un dangereux narcotrafiquant du Vaucluse âgé de 36 ans est soupçonné d'avoir importé en France pour plusieurs dizaines de millions d'euros de cocaïne. Placé en détention provisoire depuis juillet 2023, cet individu pourrait sortir de prison et comparaître libre à son procès à cause d'une erreur du greffier.
Le dossier de procédure pas mis à jour
Le mois dernier, le juge des libertés décide de prolonger de six mois la détention provisoire du suspect. Toutefois, le dossier de procédure n'est pas à jour. Un détail technique qui permet à ses avocats de faire appel de l'ordonnance et d'obtenir sa remise en liberté sous bracelet électronique.
Ce genre d'erreur peut compromette des mois d'enquête, rappelle Rudy Manna, du syndicat Alliance Police. "Quand on est policier, on est bien évidemment dégoûté d'apprendre ce genre de choses. Il faut reconnaître que ces derniers temps, ça arrive de plus en plus", note-t-il au micro d'Europe 1. Et de souligner : "En face, on a des avocats, payés avec l'argent des narcotrafics, qui sont grassement payés pour étudier les dossiers de A à Z."
"Il est absolument indispensable qu'une enquête soit faite", selon Georges Fenech
Un très mauvais signal, et une erreur qui pourrait presque paraître suspecte, selon l'ancien magistrat Georges Fenech. "J'ai dans la tête qu'il y a plusieurs greffiers aujourd'hui qui sont incarcérés pour des faits de corruption. Je pense qu'il est absolument indispensable qu'une enquête soit faite", affirme-t-il auprès d'Europe 1. "Comment est-ce possible que, face à des individus aussi importants sur le plan de la criminalité organisée, on n'ait pas pris toutes les précautions pour éviter ce genre d'annulation de procédure ?", s'interroge l'ancien magistrat.
Cette affaire en rappelle une autre : l'année dernière, Aziz la poisse, numéro 1 présumé de ce réseau de narcotrafic, avait pu bénéficier d'une remise en liberté grâce à un vice de procédure.