Viols de Mazan : la question de la diffusion des vidéos des viols fait débat 1:51
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Nina Pavan / Crédits : Benoit PEYRUCQ / AFP
Alors que l'audition des 50 co-accusés de viol aggravé à l'encontre de Gisèle Pélicot se poursuit, un débat est survenu à la Cour criminelle du Vaucluse. Faut-il dévoiler à toute l'assistance les vidéos des viols, comme l'a demandé l'avocat général ?

Diffuser les vidéos des viols à l'ensemble de l'assistance lors du procès des viols de Mazan. Cette demande directe vient de l'avocat général présent ce vendredi matin à la Cour criminelle du Vaucluse à Avignon. L'objectif : que "tous les accusés soient sur un pied d'égalité lors de leur audition et que la Cour ait en tête les comportements qu'ils ont eus envers Gisèle Pélicot, et les échanges qu'ils ont eus avec Dominique Pélicot, qui je vous le rappelle, les avait recrutés sur Internet pour violer sa femme inconsciente".

"Sans ces vidéos qui existent, il n'y aurait pas de procès"

Cette demande a évidemment entrainé une levée de boucliers immédiate et assez attendue des avocats de la défense qui craignent un étalage sur la place publique, notamment sur les réseaux sociaux où les visages et les noms de certains accusés avaient été diffusés.

La Cour a finalement décidé que les vidéos et les photos des viols seront diffusées seulement au cas par cas, si c'est nécessaire, et surtout sans la presse. Une décision que regrette l'avocat de la victime. "La défense a soutenu cette demande de huis clos déguisée et a soutenu que ces vidéos indisposeraient la presse", a ainsi déclaré Maître Antoine Camus. "Toute la difficulté, c'est que sans ces vidéos qui existent, il n'y aurait pas de procès, elles sont donc au centre des débats. Et ce que précisément madame Gisèle Pélicot voulait donner à voir, la presse ne pourra pas même le commenter." 

Les diffusions serviront donc essentiellement à confronter les dizaines d'accusés qui assurent toujours ne pas avoir su qu'ils violaient Gisèle Pélicot alors qu'elle était inconsciente.