Depuis plusieurs saisons, le face-à-face est aussi attendu qu'un PSG-OM ou qu'un Barça-Real. FIFA-PES, voilà le duel qui, chaque année, à la même époque, met le feu à communauté aussi bien vidéoludique que footballistique. Et pour cause, ces deux séries figurent parmi les licences les plus vendues dans le monde. La précédente livraison de FIFA, FIFA10, a largement dépassé les 10 millions d'exemplaires vendus à travers le monde. C'est dire l'enjeu économique de cette lutte entre l'Américain Electronic Arts, qui édite FIFA, et le Japonais Konami, qui développe PES. Un enjeu qui a poussé les deux maisons d'édition à sortir leur jeu le même jour, soit jeudi, sur le lucratif marché français...
FIFA leader, PES challenger
Descendant du glorieux ISS, sorti en 1997 et qui a marqué toute une génération de joueurs, PES a eu du mal à prendre le virage des consoles de nouvelle génération, XBox 360 et PlayStation 3. Longtemps en retard, FIFA, dont la première déclinaison, "ancestrale", remonte à 1993, s'est imposé au fil des saisons comme la nouvelle référence. Le rapport de forces s'est inversé et de leader, PES, est devenu challenger.
Le duel de la saison 2010-11 débute dès la pochette. PES mise tout sur son ambassadeur, Lionel Messi, Ballon d'Or France Football 2009 et universellement reconnu comme le meilleur joueur du monde. L'an passé, le Barcelonais partageait la vedette avec Yoann Gourcuff. Cette année, Konami a préféré dupliquer le prodige argentin... De son côté, EA a fait le choix des ambassadeurs locaux et après Guillaume Hoarau et Steve Mandanda, c'est cette fois Hugo Lloris qui prend place aux côtés de Karim Benzema et Wayne Rooney, deux stars d'Electronic Arts.
Le gardien entre en jeu
Mais plus que les ambassadeurs, c'est bien la jouabilité, ou le gameplay, qui attire les joueurs. Dans cette nouvelle édition, FIFA renforce l'aspect qui a fait sa force : le réalisme. Les tacles doivent être précis, les attaques équilibrées et les frappes ajustées pour pouvoir faire mouche. Avec la personnalité+, qui valorise les forces des grandes stars, et le système passes pro, qui oblige à faire un effort dans la transmission du ballon, le jeu gagne encore en crédibilité. Il s'offre même un extra avec la possibilité d'incarner le gardien dans un mode de jeu spécifique. On ne se demande plus pourquoi Lloris figure sur la pochette...
PES, auquel on a reproché ces dernières années le côté arcade - et donc moins fin dans l'aspect simulation -, a mis de l'eau dans son vin pour se rapprocher de son rival. Mais s'il est plus compliqué que par le passé de développer ses offensives, une fois dans la zone de vérité, il est presque trop facile de marquer... Dans un jeu de foot, tout le problème consiste en effet à doser la difficulté à marquer un but. Si c'est trop facile, cela nuit au plaisir et si c'est trop difficile, cela nourrit la frustration...
La quête du réalisme absolu
En dehors du gameplay en lui-même, on notera le soin apporté aux habillages. On préférera nettement la modélisation des joueurs, plus grands et mieux dessinés, sur PES - certains, comme Nicolas Anelka, sont criants de réalisme - et la présentation des stades sur FIFA. Le jeu d'Electronic Arts présente l'avantage de s'appuyer sur un nombre de licences - championnats et équipes - bien plus étendu que son rival, toujours obligé de renommer certaines équipes (Chelsea FC devient ainsi le London FC).
FIFA innove également avec la possibilité de créer sa propre bande son pour les matches. Libre à vous donc de faire résonner un efficace "Highway to Hell" d'AC/DC avant l'entrée des équipes. Les commentaires, bien plus agréables que ceux de PES, sont toujours assurés par l'inénarrable duo Hervé Mathoux-Franck Sauzée.
"On cherche à éviter les clichés", explique Hervé Mathoux :
Si FIFA devrait continuer à régner cette saison grâce à son souci du détail - on peut dorénavant se refaire chez soi le championnat russe ! -, PES mise sur l'attachement des joueurs à la licence et à l'organisation de tournois online et en live, la PESLeague, pour fidéliser et attirer de nouveaux fans. Bref, le match continue et c'est le consommateur-joueur qui en sort gagnant...