"Je me suis engagé sur ce projet parce qu’il me permettait, justement, de filmer les deux présidents !", explique Christian Carion, le réalisateur de L'affaire Farewell, l'un des films les plus attendus de l'année, qualifiée à l'époque de "plus grande affaire d'espionnage du XXe siècle" par le président américain, Ronald Reagan.
Retour sur l'Histoire : l'affaire Farewell éclate officiellement au grand jour en avril 1983. On apprend dans la presse que François Mitterrand a fait expulser 47 officiers des renseignements soviétiques. En fait, il s'agit de l'épilogue. En 1981, le président socialiste français gagne la confiance du républicain Ronald Reagan en lui dévoilant que l'URSS connaît tous les secrets de l'Ouest en matière d'armement. Des informations que François Mitterrand a obtenu d’un transfuge soviétique, Vladimir Vetrov, dit Farewell. Cet ex-agent du KGB lui a donné une liste d'espions installés en France, aux Etats-Unis et dans d’autres pays de l’Ouest ainsi que la copie de toutes les informations captées par les Russes. Après la nomination du Polonais Jean-Paul II à la tête de l'Eglise catholique et de la désastreuse guerre en Afghanistan, ces révélations contribueront à finir de faire chuter du régime soviétique et le tristement symbolique Mur de Berlin.
Pour incarner François Mitterrand et Ronald Reagan, Christian Carion a misé sur Philippe Magnan, ("J’ai toujours trouvé qu'il avait quelque chose de Mitterrand dans son regard, son attitude aussi") et Fred Ward, qui ne voulait pas au départ. "Il m’a expliqué que pour les Américains, ce Président était certes une sorte d’icône, un monument qui fut enterré très solennellement, en présence
de tous les Présidents en vie réunis. Mais de sensibilité démocrate, il avait une réticence à interpréter ce personnage…", raconte le réalisateur qui a mis "des heures" à le persuader.
Qu'en a pensé le ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, qui n'est autre que le neveu de l'ancien président ? Diane Shenouda lui a posé la question pour Europe 1, à la sortie d'une avant-première.
"L'affaire Farewell a surtout montré au président Reagan que, même si Mitterrand prenait des ministres communistes, il restait son meilleur allié en Europe", a analysé le ministre, qui a trouvé le film "formidable" :
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