La rentrée littéraire, ce n'est plus seulement des piles de romans qui sentent le papier neuf. En septembre, plus que jamais, les nouveautés vont abreuver votre lecteur de livres numériques, si vous en avez toutefois un. Plusieurs raisons expliquent ce glissement de l'édition vers l'électronique, en premier lieu la baisse des prix et l'amélioration du matériel. Europe1.fr fait un tour d'horizon du secteur avant le grand rush de la rentrée.
L'essor permanent du livre numérique
Soyons clair : en France, on part de très loin. Quasiment nulles en 2009, les ventes de liseuses électroniques ne cessent depuis de se multiplier. De 27.000 en 2010, on est passé à 145.000 en 2011, et ce chiffre devrait être doublé pour 2012, selon une étude de GfK Consumer Choices. Le nombre d'ouvrages disponibles en format numérique subit lui aussi une croissance exponentielle. GfK estime que 1,1 million de livres numériques ont été téléchargés de façon payante pour un chiffre d'affaires de 12 millions d'euros en 2011, tandis qu'Amazon assure que la rentrée 2012 est la plus prolifique jamais connue en version numérique.
L'ebook de moins en moins cher, et de mieux en mieux
La liseuse version 2012 est aussi de bien meilleure qualité que les versions précédentes. La luminosité a été améliorée pour un plus grand confort de lecture. De nombreuses options sont désormais disponibles sur la majorité des appareils : dictionnaire embarqué, batterie longue durée, mémoire conséquente (selon le prix), écran plus grand et poids toujours plus léger, font aujourd'hui partie des standards. La multiplication des ventes a aussi conduit à une baisse des prix. "A son lancement la Kindle d'Amazon se situait autour de 200 euros. L'année dernière, elle était descendue autour de 100-150 euros. Qu'en sera-t-il cet automne ?", s'interroge auprès d'Europe1.fr Eric Marbeau, responsable du numérique chez Gallimard, qui s'attend encore à "une baisse des prix d'entrée de gamme". Les autres marques sont aujourd'hui toutes en-dessous de 150 euros. Archos, une entreprise française, propose même deux appareils autour de 80 euros.
Une sortie simultanée et enrichie
Et surtout, phénomène nouveau, de plus en plus d'éditeurs ont décidé de publier le livre numérique à la même date que sa version papier. Chez Gallimard, c'est le cas depuis trois ans, assure Eric Marbeau. Avec une offre enrichie. "Nous proposons un dossier d'extraits sur nos onze titres français de la rentrée qui permettent aux lecteurs d'avoir accès jusqu'à cinquante pages d'un livre. Ça peut faciliter l'achat d'impulsion", estime-t-il. Et dans ce domaine, tout est encore à inventer. "Le numérique nous autorise à plus de flexibilité dans nos projets éditoriaux. Notamment dans la jeunesse ou le divertissement, où l'on peut amener de l'interactivité avec des contenus audios ou vidéos". La sortie numérique permet aussi à son éditeur de mieux la "viraliser" via le bouche-à-oreille virtuel. En clair "ce format permet de mieux faire connaître et découvrir un livre, qui sera ensuite mieux référencé sur les moteurs de recherches".
Une offre pléthorique
Exceptés Milan Kundera et Frédéric Beigbeder, fermement opposés au numérique, ennemi du papier selon eux, tous les auteurs sont disponibles en ebooks. A des prix intéressants. En France, le prix moyen d'un livre numérique est 30% moins cher qu'un grand format papier. La réduction, due notamment à l'absence d'impression et de logistique, rapproche le prix d'un ebook neuf de celui d'un livre de poche. Ainsi, Barbe Bleue, d'Amélie Nothomb, actuellement en tête des ventes sur iTunes, est vendu à 12 euros en numérique, contre 16,50 euros en version papier. Idem pour La Théorie de l'information, d'Aurélien Bellanger, vendu à 15,99 euros au lieu de 22,50 euros en librairie. Et pour ceux qui souhaitent lire "à l'oeil", de nombreux ouvrages sont proposés en libre téléchargement en dehors de la rentrée littéraire. C'est le cas des fables de La Fontaine, Alice au Pays des Merveilles (Lewis Carroll), Vingt Mille lieues sous les mers (Jules Verne), Les Trois Mousquetaires (Alexandre Dumas), Madame Bovary (Gustave Flaubert) et bien d'autres...