États-Unis : Amazon ne prévoit pas de perturbations liées à la grève
Alors qu'il fait face à un mouvement social qui paralyse plusieurs de ses sites aux États-Unis depuis le 19 décembre, le leader du commerce en ligne assure qu'il n'y aura pas d'impact sur son activité. Les grévistes réclament une hausse des salaires et de meilleures conditions de travail.
Le géant américain du commerce Amazon ne prévoit pas de perturbations du fait de la grève qui touche depuis jeudi 19 décembre plusieurs sites aux États-Unis, pour réclamer notamment de meilleures conditions salariales. "Absolument aucune perturbation. Et nous n'en anticipons d'ailleurs aucune", a indiqué une porte-parole vendredi à l'AFP.
Le mouvement social a commencé à 11h00 GMT aux États-Unis jeudi en raison du refus de la direction d'Amazon de négocier avec le syndicat Amazon Labor Union (ALU), affilié à la puissante organisation des Teamsters (IBT) depuis juin. Sept sites sont concernés à New York, Atlanta (Géorgie), en Californie et dans l'Illinois, selon les Teamsters.
Le mot d'ordre du côté d'Amazon : ne pas céder
Le mouvement est suivi par des employés d'Amazon adhérents à l'ALU, mais aussi par des chauffeurs routiers sous-traitants. Le syndicat des Teamsters dit représenter environ 10.000 personnes travaillant pour Amazon. Les syndicats réclament depuis plusieurs mois, en vain, des négociations sur un nouvel accord d'entreprise. Ils avaient fixé un ultimatum au 15 décembre.
"Depuis plus d'un an, les Teamsters cherchent à tromper l'opinion en affirmant représenter des milliers d'employés et de chauffeurs d'Amazon, alors que ce n'est pas le cas", a indiqué une porte-parole du groupe à l'AFP, accusant les Teamsters d'avoir "activement menacé, intimidé, et tenté par la coercition de forcer des employés d'Amazon et des chauffeurs à les rejoindre".
Elle a précisé que plusieurs recours en justice pour pratiques déloyales avaient été déposés. Le syndicat a également saisi la justice vendredi pour les mêmes motifs. Le groupe affirme que le salaire minimum dans ses centres de tri et d'expédition aux États-Unis ont progressé de 20% en six ans et que les avantages se sont multipliés.
Et, pour ses prestataires extérieurs, il dit avoir investi 12,3 milliards de dollars sur la même période (formation, sécurité, avantages, etc) et compte ajouter 2,1 milliards de dollars à ces programmes. Une enveloppe de 650 millions est également prévue pour contribuer à la hausse du salaire minimum des chauffeurs, a-t-il ajouté.
Starbucks dans la tourmente
Du côté de la chaîne américaine de cafés Starbucks, où une grève a commencé vendredi, un porte-parole a précisé qu'il n'y avait "pas d'impact significatif" sur les opérations. "Nous sommes au courant de perturbations dans une petite poignée de boutiques mais la très grande majorité (...) restent ouvertes", a-t-il poursuivi.
Une dizaine de cafés sur les quelque 10.000 exploités par le groupe aux États-Unis n'a pas ouvert comme prévu vendredi. Le syndicat Workers United a annoncé dans la soirée que des cafés de Columbus (Ohio), Denver (Colorado) et Pittsburgh (Pennsylvanie) allaient se joindre samedi à ceux ayant commencé à faire grève vendredi à Los Angeles, Chicago et Seattle, berceau du groupe.
Ce mouvement doit se diffuser à davantage de villes, quotidiennement, jusqu'au 24 décembre "à moins que Starbucks n'honore ses engagements". Le syndicat accuse la direction de ne pas avoir "présenté aux travailleurs une proposition économique sérieuse" sur un accord-cadre social après plusieurs mois de négociations. Soulignant que le syndicat réclame une hausse immédiate du salaire minimum de 64%, puis de 77% sur les trois ans de l'accord social, le groupe a estimé que ce n'était "pas soutenable".
Starbucks traverse des difficultés depuis de longs mois et a créé la surprise mi-août en débarquant son patron après seulement seize mois.