Après House of Cards et, dans une moindre mesure Orange is the new black, Netflix lance vendredi sa troisième série exclusive d’envergure : Marco Polo. Cette superproduction, dont l’intégralité des dix épisodes de la première saison seront disponibles uniquement via le service d’abonnement dès du 12 décembre, mettra en scène le célèbre explorateur vénitien à travers le monde, qui survit grâce à sa maîtrise des arts martiaux au coeur de complots politiques d’envergures. Europe 1 a pu voir les deux premiers épisodes et vous livre ses premières impressions.
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Une gigantesque fresque historique. On voit déjà les historiens s’insurger mais qu’ils se rassurent : Marco Polo n’est pas un documentaire historique. Son scénario a largement été romancé, de façon à plaire à un large public. On suit ainsi l’histoire de ce beau jeune homme, fils de marchand d’épice élevé à Venise et qui se retrouve esclave de Kubilai Khan, grand empereur de Mongolie (et accessoirement fils de Genghis Khan). L’intrigue suivra le Vénitien à travers de nombreux pays d’Asie tout au long du XIIIe siècle. Doué pour les arts martiaux, Marco Polo a soif d’aventure et va explorer un monde gangrené par les trahisons politiques, sans oublier les désormais incontournables scènes de sexes (une des marques de fabriques de Game of Thrones). Une trame scénaristique qui ne captive pas vraiment le spectateur, du moins lors des deux premiers épisodes que nous avons pu visionner : pas de rebondissement, pas de personnage qui crève l’écran, pas de suspense insoutenable à la fin des deux premiers opus...
Des paysages à couper le souffle. En revanche, s’il y a bien un point sur lequel Netflix semble avoir mis les moyens, ce sont les décors. Les déserts de Mongolie, Venise au coucher du soleil, la Chine de l’époque… Les paysages sont absolument sublimes et mieux vaut découvrir la série sur grand écran, en haute définition, que sur son smartphone. Le travail effectué par les réalisateurs norvégiens Joachim Rønning et Espen Sandberg sur la lumière est également à souligner, avec des scènes que l’on pourrait apprécier même en coupant le son.
Un casting sans grand nom. Pas de Kevin Spacey ou Robin Wright Penn au générique de Marco Polo : la star de la série, le jeune Italien Lorenzo Richelmy, ne possède que quelques apparitions dans des séries de second rang à son actif. Loin du charisme d’un Kit Harrington (qui joue Jon Snow, personnage emblématique de Game of Thrones), ce bel inconnu va devoir faire preuve d’un peu plus de caractère à l’écran pour attirer les projecteurs. Pas de grandes personnalités non plus du côté des seconds rôles, mais il faudra suivre avec attention l’évolution de l’empereur (campé par Benedict Wong) et de la belle Kokachin (joué par l’actrice chinoise Zhu Zhu).
> Non, Marco Polo n’est pas le Game of Thrones de Netflix. Difficile de tenir la comparaison, pas vraiment assumée par les équipes de Netflix d’ailleurs, avec Game of Thrones. Marco Polo offre certes quelques promesses intéressantes, grâce notamment à une qualité esthétique inexplorée jusqu’ici par les précédentes productions du “loueur” de séries. Mais sans personnage emblématique et sans un scénario aussi riche que celui élaboré par George R. R. Martin (auteur de la saga Game of Throne sdont est tirée la série TV), la chaîne HBO, principal concurrent de Netflix qui diffuse la série, peut dormir sur ses deux oreilles.