Grâce à Dieu, le film de François Ozon retraçant l'histoire de victimes présumées du père Preynat, accusé de pédophilie, sera bien en salles mercredi, a indiqué lundi à Europe 1 Maître Emmanuel Mercinier, l'avocat du prêtre. Ce dernier demandait à ce que la sortie soit repoussée à la fin du procès de son client, qui doit avoir lieu à la fin de l'année. La justice a rejeté sa demande, et considéré qu'insérer un carton à la dernière seconde du film indiquant que le père Preynat bénéficie de la présomption d’innocence répond aux exigences de la loi, la culpabilité de ce dernier n’étant dès lors présentée comme acquise.
"Atteinte à la présomption d'innocence". "Je regrette amèrement cette décision, non seulement dans l’intérêt du père Preynat, mais plus largement dans l’intérêt général. Présenter durant deux heures comme coupable un homme qui n’a pas encore été jugé comme tel constitue une atteinte à la présomption d’innocence, que ne saurait évidemment pas réparer le fait d’écrire ensuite le contraire durant deux secondes", a déclaré l'avocat.
Grâce à Dieu raconte la naissance de l'association de victimes La Parole libérée, fondée à Lyon en 2015 par d'anciens scouts abusés par Bernard Preynat. Au total, l'association recense près de 85 victimes de ce prêtre lyonnais. Le film suit trois d'entre elles, incarnées à l'écran par les acteurs Melvil Poupaud, Denis Ménochet et Swann Arlaud.
Le jugement de l'affaire Barbarin attendu en mars. Le sujet est en pleine actualité en France, alors que s'est tenu début janvier à Lyon le procès du cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, et de cinq autres personnes pour non dénonciation d'agressions sexuelles pédophiles dans cette affaire, dite affaire Barbarin. Le jugement est attendu le 7 mars. Mis en examen pour agressions sexuelles depuis janvier 2016, le père Preynat pourrait quant à lui être jugé cette année.