L'amour des contes de fées existe-t-il en vrai ? Pour Alexandre Jardin, oui. Celui qui raconte dans son nouveau roman La plus-que-vraie l'histoire d'un homme blasé par l'amour qui rencontre la femme de sa vie explique vendredi dans Ça fait du bien vivre en ce moment-même la même chose. Une fusion entre fiction et réalité qui l'a poussé à l'improbable. "Je vis la meilleure période de ma vie", résume l'écrivain. "Ça fait huit mois que je ne l'ai pas vue. Je n'ai toujours pas vue cette femme que j'aime et que je veux épouser."
"Je me suis vraiment rendu compte que ce que j'ai écrit dans La plus-que-vraie est vivable dans la réalité", estime Alexandre Jardin. "Je découvre que les contes disent la vérité. À un moment, le destin fait qu'on rencontre vraiment la personne pour qui on est né. Et là, on change complètement de dimension."
"Je rêve de faire des machines à laver avec elle"
Le romancier et sa dulcinée sont entrés en contact après qu'elle a répondu à l'un de ses tweets. "Elle a fait un commentaire qui est tout aussi beau qu'un vers de René Char", s'émerveille-t-il. "On s'est parlé et, au bout de dix minutes, je savais que j'allais finir ma vie avec elle."
La femme en question vit au Canada, dont elle ne peut pas sortir à cause de la pandémie de Covid-19. Et l'écrivain ne peut pas l'y rejoindre. Mais, pour ce dernier, leur histoire est "extrêmement concrète". "On se parle 3 à 4 heures par jour. On a dû s'écrire 4.500 pages sur WhatsApp", estime-t-il. "On fait nos courses ensemble par vidéo. Je connais tous les supermarchés de la banlieue de Toronto. Je rêve de faire des machines à laver avec elle. Tout ce qui va composer notre vie m'intéresse."
Un agent immobilier "d'une poésie totale"
Alexandre Jardin est si convaincu de son amour pour s'être déjà lancé dans des projets avec son inconnue. "On a même acheté une maison ensemble", illustre-t-il. "Je suis rentré dans une agence immobilière et j'ai dit 'Je voudrais une maison pour une femme que je n'ai jamais vue et qui est la femme de ma vie'."
Et c'est un agent immobilier "d'une poésie totale" qui a reçu le romancier et lui a fait visiter une maison dont il était propriétaire et où il stockait des escaliers et des fenêtres. "Pour qu'un amour puisse respirer, il faudrait faire un jardin d'hiver. Il faudrait défoncer le plancher pour mettre des palmiers", lui conseille le vendeur, avant d'aller chercher une masse et de faire sauter le sol. "On va foutre en l'air le toit parce que, comme il n'y a pas de jardin, on va faire un jardin suspendu."
Une maison en France, une vie au Canada
Cette rencontre incongrue a séduit l'auteur, qui a convaincu son interlocuteur de lui vendre sa maison. "Elle a acheté 40 meubles sur 'Le bon coin' pour meubler cette maison qu'elle n'a jamais vue", poursuit Alexandre Jardin au sujet de la femme qu'il aime. "Ça fait des mois que je sillonne la France avec des copains pour aller chercher ces meubles."
Pourtant, cette maison ne devrait devenir qu'un pied-à-terre en France pour le couple, le romancier ambitionnant d'aller vivre au Canada. Et il n'a aucun doute sur la qualité de leur rencontre à venir. "Quand on rencontre fondamentalement un être, le corps suit", prédit-il.