Comme lors de chaque rentrée littéraire, Amélie Nothomb publie un nouveau roman. Depuis quelques semaines, les fidèles lecteurs de l'écrivaine peuvent donc lire son 27e roman : Les prénoms épicènes. Chez Anne Roumanoff mardi, la romancière évoque l'écriture, plus que jamais au centre de sa vie.
"Il est certain qu'écrire a changé la boussole". Amélie Nothomb a connu une adolescence difficile. En 2017, elle avait confié au Monde avoir été victime d'une agression sexuelle à l'âge de 12 ans. Un an plus tard, ce sont des troubles alimentaires qui se manifestaient (boulimie, anorexie). Au micro d'Europe 1, elle explique que l'écriture lui a sauvé la vie. "Il est certain qu'écrire a changé la boussole. À un moment, je me suis dit : peu importe que je me nourrisse extrêmement bizarrement, du moment que je suis capable d'écrire", confie-t-elle.
L'écriture ne quitte d'ailleurs jamais l'auteur d'Hygiène de l'assassin. Amélie Nothomb prend la plume tous les jours, "de 4 heures à 8 heures du matin, sans aucune exception". "Le reste de la journée, je réponds à mon courrier qui est au combien abondant", décrit-elle. La romancière ne possède pas de téléphone portable ou d’ordinateur : la correspondance manuscrite est le moyen de communication qu'elle utilise le plus.
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"J'écris actuellement mon 94e manuscrit". Avec une telle production, Amélie Nothomb possède des tas de manuscrits non publiés. "J'écris actuellement mon 94e manuscrit alors que j'ai publié 27 romans : je publie à peine un quart de ce que j'écris", confie la romancière. Et c'est elle qui, chaque année, fait le choix du manuscrit qui sera mis en vente. "La démarche est la suivante : j'écris entre trois et quatre manuscrits par an et à la fin de l'hiver, je relis tout ce que j'ai rédigé dans l'année et c'est toute seule que je fais le choix de celui qui sera publié", raconte Amélie Nothomb.
Interrogée sur la manière dont elle a autant d'imagination, Amélie Nothomb indique : "le secret de l'inspiration est très simple, il suffit de ne jamais s'arrêter". "Je compare l'inspiration à une espèce de muscle qui, une fois échauffé, ne se calme absolument jamais", affirme l'écrivaine, "je ne prétends pas que toutes les idées qui me viennent sont formidables, mais je constate que maintenir cette inspiration en éveil fait qu'elle sécrète toujours quelque chose."