Khaled al-Faiçal, le gouverneur de La Mecque, en Arabie Saoudite, a publié un ordre d'arrestation à l'encontre de la rappeuse Asayel Slay, accusée d'offenser les "coutumes et traditions" des habitants de la ville dans un de ses morceaux. Dans le clip de sa chanson "Bnt Makkah", "la fille de la Mecque" en français, Asayel Slay rappe dans un café, voilée avec des lunettes de soleil et entourée de jeunes filles qui dansent. Elle y salue le courage des femmes vivant dans la ville sainte et les qualifie de "bonbons en sucre". Le compte YouTube de la rappeuse a été suspendu.
L'Arabie Saoudite encourage l’essor des divertissements sur son territoire
Cette décision contraste avec certaines mesures récentes prises par l'Arabie Saoudite. Sous l’impulsion du prince héritier Mohammed ben Salmane, homme fort du royaume, Ryad encourage l’essor des divertissements sur son territoire. Un festival de musique électronique a ainsi été organisé en décembre près de la capitale, auquel ont assisté de nombreuses Saoudiennes, parfois non voilées.
Mais cet assouplissement des normes sociales, bien accueilli par les habitants dont les deux tiers ont moins de 30 ans, s’est aussi accompagné d’une répression des opposants. Les ONG ont ainsi dénoncé l’arrestation de journalistes, d’écrivains et de militants en novembre, et le royaume reste scruté par la communauté internationale sur son bilan en matière de droits humains.